Le représentant spécial des États-Unis pour la réconciliation en Afghanistan, Zalmay Khalilzad, s'est dit satisfait après six jours de dialogue au Qatar. "Les rencontres ici ont été plus productives qu'elles ne l'avaient été par le passé. Nous avons fait des progrès importants sur des enjeux cruciaux", a-t-il tweeté.
Interrogé par l'AFP, un haut gradé des talibans basé au Pakistan a partagé cet optimisme, assurant que les deux camps étaient "tombés d'accord sur des points majeurs". "Nous avançons et nous avons déjà fait beaucoup de progrès", a-t-il ajouté.
Le ministre des Affaires étrangères du Qatar, cheikh Mohamed ben Abdulrahman Al-Thani, a également fait part de progrès accomplis: "Ces progrès sont une étape importante dans l'histoire de la paix et de la réconciliation en Afghanistan", a-t-il tweeté.
"Nouvelles encourageantes", a commenté le secrétaire d'État américain Mike Pompeo sur Twitter. "Les États-Unis s'impliquent pour trouver la paix, en empêchant l'Afghanistan d'être encore un refuge du terrorisme international et en ramenant nos soldats à la maison".
L'administration de Donald Trump a entamé à l'été 2018 des discussions d'abord très discrètes avec des représentants des insurgés afghans à Doha, où les talibans disposent d'un bureau de représentation dédié à ces initiatives diplomatiques. Après plusieurs séances de négociations, Washington a fini par admettre que Zalmay Khalilzad avait eu des contacts directs avec les talibans.
Et cette semaine, les discussions au Qatar ont duré plus longtemps que les fois précédentes. L'envoyé spécial, qui a l'habitude de tweeter tous les jours durant ses déplacements, était resté muet pendant toute la durée de ces nouveaux pourparlers.
"Nous allons poursuivre sur cette lancée et reprendre sous peu les pourparlers. Il y a un certain nombre de questions à régler", a-t-il finalement assuré samedi.
Trump a hâte
Même si l'envoyé spécial américain n'a pas précisé les avancées réalisées ces derniers jours, les hypothèses qui circulent incluent un possible retrait des troupes américaines en échange de la garantie, par les talibans, de ne plus accueillir d'extrémistes étrangers ou de groupes jihadistes considérés comme terroristes par Washington – la raison initiale de l'intervention américaine lancée après les attentats du 11 septembre 2001.
À l'époque les talibans avaient le pouvoir à Kaboul, et la guerre déclenchée par les États-Unis avait pour but de les chasser et d'éliminer le réseau Al-Qaïda et son chef Oussama ben Laden.
Dix-sept ans plus tard, le président Trump a hâte de retirer les troupes américaines d'Afghanistan. Il a dans un premier temps renoncé à le faire, sous la pression de chefs militaires qui l'ont même convaincu, à l'été 2017, d'envoyer des renforts. Mais Washington a décidé, fin 2018, de commencer à organiser le retrait de la moitié des 14.000 soldats américains déployés en Afghanistan.
S'agissait-il, déjà, d'un gage donné aux talibans avant ces derniers pourparlers?
"Les États-Unis ont accepté beaucoup de nos demandes", a assuré samedi à l'AFP le haut gradé des insurgés islamistes.
Leur porte-parole Zabihullah Mujahid a précisé dans un communiqué que les "progrès" réalisés de lundi à samedi concernaient bien "le retrait des troupes étrangères", qui était à l'ordre du jour.
"Résoudre les derniers différends"
Plusieurs noeuds restent toutefois à résoudre.
"Il n'y a pas de résolution du conflit tant que nous n'avons pas d'accord sur tout, et ce +tout+ doit inclure un dialogue entre Afghans et un cessez-le-feu complet", a prévenu Zalmay Khalilzad, laissant entendre qu'il s'agissait-là des principaux points d'achoppement.
Le représentant des talibans a aussi reconnu que les deux camps cherchaient encore "un compromis pour résoudre les derniers différends", parmi lesquels la question du "gouvernement afghan". Leur porte-parole officiel a même tenu à démentir dans son communiqué tout accord sur un cessez-le-feu ou sur de futures négociations avec "l'administration de Kaboul".
Cette question a déjà fait capoter d'autres tentatives de mettre fin au conflit par le passé: les talibans refusent catégoriquement de parler directement au gouvernement afghan du président Ashraf Ghani, reconnu par la communauté internationale. Ils le voient comme une "marionnette" des Américains, seuls interlocuteurs valables à leurs yeux tant qu'ils sont présents militairement dans le pays.
"Tant qu'il n'y a pas d'accord sur la question du retrait des forces étrangères d'Afghanistan, toute avancée sur les autres sujets est impossible", a mis en garde le porte-parole des talibans.
Les autorités de Kaboul ont d'ailleurs exprimé des inquiétudes ces dernières semaines face à ces discussions de paix qui leur échappent.
Pour les rassurer, l'émissaire américain a annoncé qu'il se rendait immédiatement en Afghanistan pour faire le point avec elles.
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