"Oui, j'accepte", a déclaré le jihadiste français accusé de ce quadruple assassinat. "A condition qu'on ne m'impose pas un texte particulier."
Refusant les questions depuis l'ouverture de son procès, le 10 janvier, l'accusé a pris la parole pour assurer qu'il ne s'était pas opposé dans le passé au principe d'un tel enregistrement, contrairement à ce qu'affirme l'accusation.
"J'ai refusé parce que le texte qu'on voulait me faire lire était quasi similaire" à celui entendu dans les vidéos de revendications de la tuerie, où le visage du locuteur n'apparaît pas, a expliqué M. Nemmouche, passablement énervé, en pointant du doigt l'expert chargé de comparer les voix.
Selon cet expert français, qui se base sur des auditions filmées de l'accusé en garde à vue, il existe une "identité" de voix entre celle de Mehdi Nemmouche et celle qu'on entend dans les six vidéos retrouvées dans un ordinateur saisi en sa possession lors de son arrestation.
"Ce n'est que le début d'une longue série d'attaques sur la ville de Bruxelles (...) Nous avons la ferme détermination de mettre cette ville à feu et à sang", lance cette voix, d'un ton grave et sentencieux, dans l'une de ces vidéos --en prononçant pleinement le "x" de Bruxelles "avec un accent français", notent les enquêteurs.
La juge d'instruction Berta Bernardo-Mendez a par ailleurs souligné que quatre journalistes français pris en otages en Syrie entre juin 2013 et avril 2014 avaient reconnu, "pour certains de manière formelle et certaine", la voix des vidéos comme étant celle de Nemmouche, qu'ils soupçonnent d'avoir été un de leurs geôliers.
Une enquête distincte a été ouverte en France contre lui sur ce point.
Les objets filmés par la caméra dans les vidéos semblent également incriminer l'accusé, tous ayant été retrouvés en sa possession lors de son arrestation: revolver, kalachnikov, veste, lunettes, casquette...
Un expert ADN a par ailleurs mis à mal vendredi un argument clé de la défense de Nemmouche, qui affirme que le Français n'est pas le tueur car son ADN n'a pas été retrouvé sur la porte du musée, pourtant touchée à plusieurs reprises.
"On ne laisse pas nécessairement une trace ADN lorsqu'on touche un objet. Ca dépend de la nature du support, de l'état de la personne et du fait que ce soit un bon ou un mauvais donneur", a expliqué cet expert.
Un autre expert en revanche a affirmé qu'une trace de semelle retrouvée sur une porte du musée correspond au modèle de chaussures que portait Mehdi Nemmouche le jour de son interpellation, laissant penser qu'il était bien présent ce jour-là.
Seules deux paires correspondant précisément à ce modèle et à cette taille ont été vendues en Belgique, dont une payée en cash à Bruxelles trois semaines et demi avant les faits.
Mehdi Nemmouche, 33 ans, est accusé d'avoir tué quatre personnes le 24 mai 2014 au musée juif de Bruxelles. Ce jihadiste passé par la Syrie, qui se dit innocent, avait été arrêté six jours plus tard à sa descente d'un bus à Marseille.
Il est jugé avec un complice présumé, Nacer Bendrer, 30 ans, soupçonné de lui avoir fourni les armes.
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