On pourrait croire à un mauvais polar. Pourtant l'affaire qui est jugée depuis jeudi matin 24 janvier 2019 devant les assises de l'Orne est bien réelle. Une femme encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour homicide volontaire par conjoint.
De multiples coups de marteau
Il est 20h35, le lundi 7 décembre 2015 lorsque les gendarmes découvrent une scène hallucinante : un homme qui gît encore conscient dans un bain de sang, dans sa maison de Vimoutiers (Orne). Sa femme est assise sur une chaise, un marteau à ses pieds. L'analyse pratiquée un peu plus tard révélera qu'elle a 3g37 d'alcool dans le sang…
Sa fille inquiète donne l'alerte
Plus tôt dans l'après-midi, la fille du couple qui habite près du Havre (Seine-Maritime) a téléphoné à sa mère. Elle entendait geindre son père. Elle a alors décidé de venir voir ce qui se passait chez ses parents, à une centaine de kilomètres de chez elle. C'est elle qui a appelé les gendarmes.
Pronostic vital engagé
Le père est donc retrouvé gisant dans son sang. Il est conduit, pronostic vital engagé, à l'hôpital d'Argentan, puis au CHU de Caen : deux ouvertures dans la boîte crânienne, fracture du nez et de l'orbite gauche, les médecins relèvent 36 impacts sur son crâne, occasionnés par un objet contondant avec angle saillant. Il décédera 11 mois plus tard des suites de ses séquelles, vu son état, sans avoir jamais pu donner sa version des faits.
Sur fond d'alcool
Le couple s'était rencontré en 1989, elle avait alors 22 ans, lui 44 ans. Ils s'étaient mariés à Octeville sur Mer (Seine-Maritime) en 1991. Élodie est née un an plus tard, puis encore un an après : le couple est venu s'installer à Vimoutiers (Orne). L'accusée reconnaît une longue addiction à l'alcool.
Que s'est-il passé ce jour-là ?
Elle ne sait plus vraiment, explique des souvenirs confus, y compris lors d'une reconstitution. Elle ne peut pas expliquer le mobile de son geste. Elle tente juste d'expliquer qu'il lui avait reproché son alcoolisme, qu'elle n'avait pas voulu le tuer, qu'elle avait juste voulu l'assommer pour qu'il se taise. Il s'était affaissé sous le ou les coups de marteau, explique le président du tribunal, puis elle l'a encore frappé en sept autres endroits de la maison, alors qu'il se traînait par terre…
Elle encourt la perpétuité
Le poids de la culpabilité me pèse chaque jour a-t-elle expliqué jeudi matin 24 janvier 2019 au tribunal. Si l'homicide volontaire par conjoint est retenu, l'accusée encourt la réclusion criminelle à perpétuité. A minima 20 ans de réclusion si moins des 2/3 de la cour n'est pas de cet avis. Le verdict est attendu, sans doute très tard, vendredi 25 janvier.
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