Lundi 28 janvier 2019, la direction du Groupe hospitalier du Havre annonce un taux de grévistes aux urgences de Monod de 2,5 %, à l'occasion de la journée de mobilisation nationale. A la lecture de notre article, la direction tient à préciser que la situation aux urgences est tendue mais maitrisée. Il y a en ce mois de janvier 2019 environ 130 passages jours. L'équipe a été renforcée par deux aides-soignantes et une infirmière. Elle indique également qu'un plan d'aide aux urgences a été mis en place en 2018. 3,3 postes ont été créés, toutes les personnes absentes en longue durée ont été remplacées, un poste de médiateur a vu le jour, l'équipe de brancardiers a été renforcée et les infirmière ont pu bénéficier d'une formation spéciale.
"Humainement parlant, on ne tiendra pas." Deux infirmières des urgences du Havre rencontrées mercredi 23 janvier 2019 se disent "à bout", usées par leur travail. Une partie du personnel vient donc de se mettre en mouvement pour demander plus de moyens. "On n'est plus en mesure de répondre à la demande de soins", explique l'une d'entre elles, qui souhaite garder l'anonymat pour représenter l'ensemble du service.
Avec sa collègue, elles présentent un service en manque de lits, de brancards, de médecins et plus généralement de bras pour s'occuper d'un nombre de patients qui ne fait qu'augmenter, passant "d'environ 120 à quasiment 200 par jour en 8-10 ans", assurent-elles :
"Je n'ai pas fait mon métier pour faire de l'abattage"
"On est obligé de prioriser les soins, on fait passer les urgences en premier mais tout ce qui est du domaine de l'intimité est mis de côté", ajoutent-elles. Elles s'inquiètent aussi pour la sécurité : "Les urgences sont trop petites. On colle les brancards les uns aux autres. Le directeur est le garant des finances mais aussi de la sécurité des biens, du personnel et des personnes soignées. Là, on est plus que limite. Le personnel est à bout et les gens sont laissés à l'abandon."
"Zone rouge"
Les employés mobilisés réclament au minimum 16 postes supplémentaires. "C'est un minimum et on ne lâchera pas", assure Yann Adreit, du syndicat SUD. Une intersyndicale CGT, SUD et CFDT soutient le mouvement. "On est dans une logique de réduction des moyens à la demande du ministère mais les collègues, ça fait des années qu'ils sont en zone rouge."
Jointe par téléphone, la direction de la communication de l'hôpital explique suivre avec attention la situation et veiller à ce que les équipes ne soient pas surchargées. Elle indique qu'il y a effectivement un pic ces dernières semaines avec 148 patients par jour mercredi par exemple contre 130 habituellement. Mais elle souligne que trois postes d'aides soignants et d'infirmiers ont déjà été apportés ainsi que des renforts de brancardiers.
Manque de médecins
Pour les deux infirmières, la meilleure solution est évidemment de faire venir plus de médecins sur le secteur, en grand manque, "mais en attendant, il faut qu'on ait les moyens d'assurer tous les soins. Nous, ce qu'on veut ce n'est pas un confort de travail, c'est simplement de pouvoir effectuer correctement notre travail."
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