Le convoi présidentiel s'est arrêté à la mi-journée devant le bâtiment de la préfecture de Valence, autour de laquelle un périmètre de 300 mètres a été mis en place par un imposant service d'ordre pour tenir à bonne distance quelques dizaines de "gilets jaunes" venus à la rencontre de M. Macron malgré le vent glacial balayant le centre-ville.
Macron "veut faire un débat citoyen mais il faut qu'il passe par les citoyens. On ne peut pas s'approcher, on est contrôlés. On ne passe pas si on a un +gilet jaune+", déplorait notamment derrière un des cordons de CRS Dominique Roux, artisan de 47 ans résidant à Etoile-sur-Rhône.
Après un tête-à-tête d'une demi-heure, MM. Macron et Wauquiez doivent se joindre à un déjeuner-débat avec une soixantaine d'élus de la région Auvergne-Rhône-Alpes: les présidents des associations des maires des 12 départements, les parlementaires de la Drôme et la présidente du Conseil départemental, Marie-Pierre Mouton (LR).
Emmanuel Macron et Laurent Wauquiez, deux quadragénaires de la même génération politique, ne se sont jamais entretenus officiellement depuis que le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a pris la tête des Républicains en décembre 2017.
Ils se rencontrent au moment où tous deux apparaissent fragilisés à quatre mois des élections européennes, premier test électoral du quinquennat. Le chef de l'Etat a été secoué par deux mois de crise dont il espère sortir avec le grand débat, alors qu'une liste "gilets jaunes" a annoncé mercredi son intention de présenter sa candidature aux élections européennes de mai.
Laurent Wauquiez peine, lui, à s'affirmer comme le principal opposant à Emmanuel Macron, face à la concurrence de Marine Le Pen (RN) et Jean-Luc Mélenchon (LFI).
S'il a affirmé le 16 janvier vouloir que les Républicains participent au grand débat, Laurent Wauquiez a précisé mardi qu'il entendait, en se rendant à Valence, éviter que soient "mis sous le tapis les sujets qui ont abouti aux grandes tensions dans lesquelles est tombé le pays".
"Monstropoles ou communes abandonnées?"
Emmanuel Macron arrive dans le département le plus pauvre de la région, la Drôme, où les "gilets jaunes" restent très mobilisés. Valence a vu défiler le 5 janvier 3.000 manifestants, presqu'autant qu'à Paris (3.500) selon les chiffres officiels.
"Je pense qu'on sera écouté mais comme on dit dans les communes rurales, c'est à la fin de la foire qu'on compte les bouses", déclarait jeudi à son arrivée à la préfecture le socialiste Aurélien Ferlay, président des maires ruraux de la Drôme et maire de Moras-en-Valloire.
"Dans les communes rurales de la Drôme 106 cahiers de doléances ont été remplis. Les sujets qui reviennent le plus sont le pouvoir d'achat, la mobilité, l'injustice sociale, la fracture territoriale. Qu'est-ce qu'on veut? Des monstropoloes d'un côté et des communes abandonnées de l'autre ?", s'interrogeait-il.
Huée par les "gilets jaunes" à son arrivée à Valence, la députée LREM de la Drôme Mireille Clapot avait auparavant assuré qu'elle se ferait le porte-voix de certaines revendications des manifestants comme le "souhait de justice fiscale" ou la reconnaissance du vote blanc.
Le débat de jeudi marque également les retrouvailles entre le président et son ancien ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, qui avait démissionné du gouvernement avec fracas en octobre dernier pour retrouver la mairie de Lyon. A son arrivée, ce dernier a estimé devant la presse que les consultations menées par le président auraient "pu se faire avant".
Les Français partagés
Le débat avec les élus s'annonce plus court -3h30 prévues - et moins médiatisé que les deux précédents de plus de 6H30 à Grand Bourgtheroulde (Eure) et Souillac (Lot), où des dizaines de maires avaient interpellé, parfois avec virulence, Emmanuel Macron sur les multiples sujets soulevés par les "gilets jaunes" ou le malaise de la ruralité. Cette fois, l'Elysée n'a pas autorisé sa retransmission en direct par les chaînes d'info.
Peut-être en réponse aux voix critiques, comme celle du secrétaire général de la CGT Philippe Martinez qui a dénoncé un grand débat national mené par le gouvernement comme un "grand show de communication". Son appel à la grève le 5 février a reçu le soutien d'Eric Drouet, l'une des figures des "gilets jaunes".
Les Français semblent mitigés. D'un côté, 67% d'entre eux estiment que cette consultation est "une bonne chose" mais 62% pensent que l'exécutif ne prendra pas en compte ses résultats, selon un sondage OpinionWay pour LCI-Le Figaro-RTL.
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