"Ça fait de la peine de voir dans quelles circonstances il a disparu. Il était en plein forme, c'est tragique, il avait sa carrière devant lui, pas derrière lui", s'est désolée Jessie Balsac, 27 ans, venue se recueillir avec deux collègues en sortant du travail.
Une foule compacte, très calme, s'est formée autour des trois jeunes femmes sur la place Royale. En apprenant la nouvelle, Jessie a été "choquée". "Ça peut arriver à n'importe qui", a-t-elle ajouté.
Dans le silence, des supporters de tous âges du club de football qu'Emiliano Sala avait rejoint en 2015 avant de signer pour Cardiff samedi, sont venus déposer des tulipes et fleurs jaunes.
Il y avait aussi des drapeaux, banderoles et écharpes aux couleurs du club. Un drapeau argentin, pays d'origine du joueur, a été déposé au pied de la fontaine et le chant "Emiliano Sala", qui résonnait ces dernières années dans les tribunes, a été entonné plusieurs fois.
"C'était quelqu'un de humble, qui ne faisait pas de bruit, je ne m'attendais pas à voir autant de monde, mais ça ne m'étonne pas, ça montre combien il était apprécié par les supporters", a expliqué Ludovic Bon, un pâtissier portant sa fille de deux ans sur les épaules, emmitouflée dans un pantalon, des baskets et une écharpe roses.
Léo David, 18 ans, a assuré que le joueur, dont les chances de survie sont désormais jugées "minces" par la police de l'île de Guernesey près de laquelle l'avion de tourisme est recherché, était "très proche" du public nantais.
"A la fin des matches, il venait en bas des tribunes, il y avait une vraie communion."
"Un modèle pour les enfants"
"Il y a des enfants qui perdent quelqu'un. C'était un modèle pour les enfants", a estimé pour sa part Isabelle Lanrivain, 37 ans.
Si les supporters étaient nombreux rassemblés à Nantes à la nuit tombée, Étienne Harrouet, lui, était quasiment seul en début de journée devant la Jonelière, le centre d'entraînement du club.
Accablé par le "drame", il a expliqué avoir ressenti le besoin de venir "prendre conscience de ce qui se passait" et a salué la proximité du footballeur, "toujours très avenant" avec ceux qui l'admiraient.
"Douze ou treize buts en vingt matches, c'est quand même un ratio assez formidable pour une première partie de saison. Malheureusement, il était parti pour vivre un rêve, jouer en Premier League à Cardiff (...) et ça se finit peut-être avant", a-t-il ajouté au sujet des dernières performances sportives du joueur.
Le jeune homme de 26 ans s'était posté devant les grilles de la Jonelière pour scruter les visages des joueurs, qui sont sortis un à un de l'enceinte boisée où ils étaient arrivés le matin-même pour se préparer à leurs deux prochains matches, qui ont depuis été reportés au vu des circonstances.
Derrière les vitres des voitures, les anciens coéquipiers du footballeur de 28 ans affichaient un air sombre. Pas un seul n'a pris la parole devant les journalistes.
Lundi, Emiliano Sala était de passage à Nantes pour saluer l'équipe avant de démarrer sa nouvelle vie outre-Manche.
"Il était là hier, c'est très difficile. Pour (les joueurs) c'est très compliqué", a indiqué une responsable de la communication du FC Nantes, en annonçant que l'entraînement de mardi avait été annulé.
"La direction et l'ensemble du club gardent espoir et c'est toute la famille du FC Nantes qui prie pour qu'Emiliano et les autres passagers de l'avion soient enfin retrouvés sains et saufs", a ensuite écrit le club sur son site internet.
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