"Nancy Pelosi s'est comportée de façon si irrationnelle et s'est tellement déportée sur la gauche qu'elle est désormais officiellement une démocrate radicale. Elle est tellement pétrifiée par les gauchistes de son parti qu'elle a perdu tout contrôle", a tweeté le président, qui a terminé son message en demandant "au passage" à l'élue de San Francisco de faire nettoyer les rues "répugnantes" de sa ville.
Dans une série de tweets dont il a coutume, le chef de l'exécutif a aussi reproché aux responsables démocrates d'avoir rejeté par pur intérêt électoral cette offre visant à mettre un terme au "shutdown", le blocage budgétaire des services fédéraux qui a commencé le 22 décembre.
"Ils ne voient pas la criminalité et la drogue, ils ne voient que (l'élection présidentielle de) 2020 -qu'ils ne remporteront pas", a assuré l'occupant de la Maison Blanche.
Selon M. Trump, les groupes de migrants d'Amérique centrale qui tentent d'entrer aux Etats-Unis comprennent de nombreux criminels et transportent de vastes quantités de stupéfiants.
"Pas une amnistie"
Il a proposé samedi d'accorder un sursis de trois ans à environ un million de migrants actuellement menacés d'expulsion, en échange du feu vert du Congrès à 5,7 milliards de dollars de financement pour son mur destiné à lutter contre l'immigration illégale, sa principale promesse de campagne.
Ce sursis concerne quelque 700.000 jeunes surnommés "Dreamers" (rêveurs), entrés illégalement sur le sol américain avec leurs parents. Le programme Daca, créé par Barack Obama et supprimé par M. Trump, leur permettait d'étudier et de travailler aux Etats-Unis.
M. Trump a aussi proposé de prolonger un statut de protection temporaire (TPS) qui permet à environ 300.000 immigrants de travailler légalement sans titre de séjour. Ce statut a été abrogé pour les ressortissants de plusieurs pays depuis l'arrivée au pouvoir du milliardaire.
"Ce n'est pas une amnistie", a souligné dimanche Donald Trump, assurant qu'il n'y aurait pour le moment "pas de gros effort pour expulser les 11 millions et plus" de clandestins présents dans le pays. "Mais fais attention, Nancy", a-t-il averti, sans autre précision.
Le vice-président Mike Pence, chargé des négociations avec le Congrès, a indiqué que ce "compromis de bonne foi" pourrait être examiné par le Sénat à partir de mardi.
Mais le texte a peu de chance d'être approuvé par la chambre basse, contrôlée par les démocrates.
Selon Mme Pelosi, la proposition du milliardaire n'est pas une concession mais une "compilation de plusieurs initiatives déjà rejetées par le passé et chacune inacceptable".
Les démocrates, qui proposent de financer un système de surveillance frontalier à hauteur de 2 milliards de dollars, réclament une solution "permanente" pour les migrants risquant l'expulsion.
"Trois ou quatre semaines"
L'impasse dans les discussions budgétaires a provoqué la fermeture de plusieurs administrations fédérales.
Quelque 800.000 fonctionnaires ont été placés en congé sans solde ou contraints de travailler sans être payés pendant le "shutdown". S'ils sont assurés d'être compensés à la réouverture des administrations, la situation est encore plus grave pour plus d'un million d'employés d'entreprises sous-traitantes qui n'ont plus de salaire.
Nancy Pelosi et les démocrates "devraient faire ce qui est bien pour le pays et permettre aux gens de reprendre le travail", a tweeté dimanche M. Trump.
La démocrate a répliqué sur Twitter en s'adressant au président: "800.000 Américains ne sont pas payés. Rouvrez le gouvernement, permettez que les travailleurs reçoivent leurs salaires et alors nous pourrons discuter de la façon de protéger ensemble la frontière".
Ce shutdown, désormais le plus long de l'histoire, commence aussi à avoir un prix politique, une majorité d'Américains rendant la Maison Blanche responsable de la situation, selon plusieurs sondages.
Et la crise semble loin d'être terminée. Pour le sénateur républicain James Lankford, le vote du Sénat permettra seulement d'ouvrir les négociations sur la proposition de M. Trump. James Clyburn, haut responsable démocrate à la Chambre, a appelé l'exécutif à d'abord rouvrir les administrations car "ces négociations pourraient prendre trois ou quatre semaines".
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