A l'appel surtout du "comité de lutte pour la grécité de la Macédoine", des centaines d'autocars en provenance de tout le pays, et plus spécialement du nord de la Grèce, sont arrivés dimanche dans le centre d'Athènes transportant des milliers de manifestants, selon les organisateurs.
La plupart des manifestants brandissaient des drapeaux grecs formant une marée bleu et blanc sur la place Syntagma, théâtre fréquent des grands rassemblements, devant le Parlement.
"Referendum pour (le nom de) la Macédoine", était inscrit sur une grande banderole.
La police était sur le pied de guerre avec presque 2.000 policiers, des drones et des hélicoptères, selon une source policière.
Le centre d'Athènes était fermé à la circulation depuis dimanche matin, ainsi que les stations de métro proches de Syntagma.
Parmi les manifestants, figuraient quelques groupes religieux orthodoxes et certains popes.
"Traîtres"
Officiellement, les partis d'opposition au gouvernement d'Alexis Tsipras (la droite et les socialistes), qui sont contre l'accord, ne participaient pas à cette manifestation mais avaient indiqué que chacun pouvait y participer à titre personnel.
Certains députés de la droite Nouvelle-Démocratie, étaient toutefois présents: "Je suis venu par devoir patriotique", a indiqué à la radio Skaï, Fotini Arabatzi, élue dans la circonscription de Serres (nord).
Le site officiel du parti néonazi Aube dorée, a appelé à y participer.
"Il n'y a qu'une Macédoine, la Macédoine grecque, +that's it+ (c'est tout, ndlr)", a indiqué en grec et en anglais dans le texte, Christina Gerodimoun une manifestante d'une trentaine d'années. "Ce gouvernement est un gouvernement de traîtres", a-t-elle ajouté.
L'accord sur le nouveau nom de la Macédoine, signé entre Athènes et Skopje en juin dernier, vise à mettre fin à un litige de presque trente ans entre les deux pays voisins en rebaptisant ce petit pays balkanique "République de Macédoine du Nord".
Ratifié il y a dix jours par le Parlement macédonien, cet accord sera débattu cette semaine au Parlement grec avant un vote crucial d'ici à la fin de la semaine.
De nombreux habitants, en particulier ceux de la province du nord de la Grèce portant le même nom que le pays frontalier, estiment que l'appellation "Macédoine" n'appartient qu'au patrimoine historique grec.
"Dans une société démocratique, le droit des citoyens de manifester d'une façon paisible n'est pas négociable", a affirmé le Premier ministre Alexis Tsipras dans un entretien à l'édition dominicale d'Avghi, quotidien de son parti de gauche Syriza.
Il a toutefois souligné que "chacun a l'obligation d'isoler les groupes extrémistes qui pourraient tenter de manipuler la manifestation et de s'abstenir des manifestations ou slogans de haine".
Après l'éclatement de sa coalition gouvernementale, il y a une semaine, sur fond de controverse à propos de cet accord, le Premier ministre a remporté de justesse mercredi un vote de confiance au Parlement. Il s'est montré confiant de voir ratifier l'accord par une majorité d'au moins 151 députés sur les 300 d'ici à la fin de la semaine.
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