Il est devenu la terreur des manifestants. De nombreuses voix s'élèvent désormais contre le flash-ball ou LBD 40 comme lanceur de balles de défense. L'arme puissante, qui projette des balles de caoutchouc, est utilisée par la police et la gendarmerie lors de manifestations pour le maintien de l'ordre. Elle est responsable de nombreuses blessures parmi les manifestants, parfois graves.
Selon CheckNews, qui dépend de Libération, au moins 82 personnes auraient été blessées par des tirs de LBD depuis le début du mouvement des gilets jaunes, dont une douzaine aurait perdu un œil. "Il y a un usage disproportionné qui est fait de cette arme", estime François Boulo, porte-parole de gilets jaunes à Rouen qui rappelle que le défenseur des droits avait demandé la suspension de l'utilisation des LBD. À Rouen aussi des manifestants ont été touchés "dans les jambes pour la plupart mais il ne me semble pas qu'il y ait eu des tirs de flash-ball à la tête", reprend l'avocat de profession.
Des "moyens intermédiaires"
Pour Karim Bennacer, secrétaire régional du syndicat de police Alliance, "il n'y a pas de débat. [...] Ce sont des moyens intermédiaires qui sont utilisés avec une doctrine bien claire et qui évitent de sortir une arme plus dangereuse". Quant aux blessés par ces tirs de LBD, le responsable syndical répond que "pour chaque blessé, il y a une enquête IGPN qui est ouverte et que s'il y a une défaillance, l'administration est prompte à sanctionner".
Reste les questionnements sur la précision de l'arme qui est en cause. "Le LBD 40 est équipé d'un viseur et est très précis", estime Karim Bennacer. Un autre policier ajoute qu'en situation d'urgence, s'il y a du vent et sur des cibles mobiles, cela peut devenir plus délicat. "Certains vont se baisser pour tenter de se protéger et c'est aussi ce qui peut expliquer des tirs à la tête", estime-t-il.
François Boulo, s'il prône la suspension "urgente" de l'utilisation de l'arme, estime que les forces de l'ordre sont "prises dans un étau. Le pouvoir exécutif ne tient que par la force publique et ne répond que sur le terrain répressif. Il prend tout le monde en otage : les manifestants et les forces de l'ordre".
À Rouen, au moins une plainte a été déposée au commissariat pour des violences policières.
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