Des migrants, formant une caravane dans laquelle se trouvent des femmes et des enfants, ont traversé le pont frontalier qui surplombe le fleuve Suchiate, pour entrer au Chiapas, dans le sud du Mexique. D'autres ont traversé le fleuve à bord d'embarcations de fortune faites de grands pneus.
Les migrants ont pu traverser la frontière sans être stoppés par les autorités mexicaines et aucun déploiement de forces de l'ordre n'était visible, a constaté une journaliste de l'AFP.
"Plutôt que de rester bloqués cinq jours sans nourriture, sans argent, sans rien (...) nous voulons avancer vers le nord", a raconté Juan Carlos, un migrant hondurien de cette caravane.
Le gouvernement mexicain avait proposé de leur fournir en cinq jours un permis humanitaire qui leur permettrait de travailler et d'accéder à des soins et à l'éducation pour leurs enfants et avait prévenu qu'il ne permettrait pas l'entrée de migrants clandestins sur son sol.
Près de la moitié de ce groupe d'environ 2.000 migrants centraméricains faisaient ainsi la queue pour obtenir ce permis humanitaire.
Ce dispositif était loué par le représentant au Mexique du Haut Commissariat des Nations unies pour les Droits humains. "Les politiques antérieures, qui poussaient les migrants à se cacher, les exposaient à de grands risques avec le crime organisé. Alors leur permettre de régulariser leur présence (...) pour travailler au Mexique est très différent de ce que nous avons vu et nous le saluons", a déclaré Jan Jarab.
Troisième caravane
D'autres centaines de ces migrants ont cependant rejeté cette offre et progressaient en direction de Tapachula, ce qui s'était déjà produit avec une caravane d'environ 200 Salvadoriens, qui sont récemment entrés au Mexique.
"On a réussi, on a réussi !", criaient ces migrants honduriens en avançant le long de la route, sous une forte chaleur, la plupart coiffés de casquettes et portant des sacs à dos.
"On va voir si on monte ensuite dans le train pour avancer", a expliqué à l'AFP Juan Carlos, reconnaissant qu'il ne sait pas encore bien comment il va rejoindre la frontière avec les Etats-Unis, située à plusieurs milliers de kilomètres de distance.
"Une autre importante caravane vient vers nous. Très dur de l'arrêter sans un mur !", a tweeté vendredi le président Donald Trump au 28e jour du "shutdown" qui paralyse le gouvernement fédéral américain, après le refus du financement d'un mur frontalier par les Démocrates.
Cette nouvelle caravane a quitté mardi San Pedro Sula au Honduras et avance en groupes séparés.
Il s'agit de la troisième caravane provenant de ce pays depuis le départ le 13 octobre d'un premier cortège, qui avait rassemblé jusqu'à 7.000 personnes.
La majorité de ces migrants avait ensuite parcouru plus de 3.500 kilomètres pour atteindre Tijuana, dans le nord-ouest du Mexique, où beaucoup sont restés, faute de pouvoir franchir illégalement la barrière frontalière ou face au délai très long requis pour solliciter une demande d'asile aux Etats-Unis.
Onze Honduriens ont trouvé la mort lors des précédentes caravanes, selon les autorités du Honduras.
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