Sur ces 14 personnes, onze sont déjà aux mains de la justice française et trois sont visées par un mandat d'arrêt, selon l'ordonnance de mise en accusation de 271 pages, signée jeudi par trois juges du pôle antiterroriste du tribunal de Paris et dont a eu connaissance l'AFP.
Les attentats des frères Kouachi et d'Amédy Coulibaly, tués par les forces l'ordre, furent les premiers de la vague jihadiste en France qui a fait au total 251 morts.
Un procès devant la cour d'assises spécialement composée à Paris pourrait se tenir en 2020 mais les accusés peuvent faire appel de cette ordonnance des juges, conforme pour l'essentiel aux réquisitions prises par le parquet mi-décembre.
Les magistrats ont par ailleurs ordonné une disjonction pour poursuivre les investigations sur les soutiens des frères Kouachi, notamment au Yemen, après l'arrestation le 16 décembre à Djibouti de Peter Cherif, l'un des cadres d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa).
Cette organisation jihadiste avait revendiqué l'attaque jihadiste visant l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo. Ce proche des frères Kouachi, via la filière jihadiste des Buttes-Chaumont, remis dans la foulée de son arrestation à la France, a été mis en examen et incarcéré.
"Il n'est pas exclu que celui des frères Kouachi s'étant rendu au Yemen en 2011, ait pu rencontrer sur place Peter Cherif", écrivent les juges Nathalie Poux, David de Pas et Emmanuelle Robinson.
Les trois accusés visés par un mandat d'arrêt sont Hayat Boumedienne, compagne de Coulibaly, et les deux frères Belhoucine, partis quelques jours avant les attaques pour la zone irako-syrienne. Les deux hommes sont présumés morts.
Les juges retiennent les charges les plus lourdes contre l'aîné des frères Belhoucine, Mohamed, et contre un proche de Coulibaly, pour sa part en détention, Ali Riza Polat.
Les juges ordonnent leur procès pour "complicités des crimes" commis par les trois terroristes.
Ali Riza Polat, 33 ans, est mis en cause pour son rôle central, aux côtés de Coulibaly, dans la fourniture d'armes utilisées pour les attaques.
Mohamed Belhoucine, lui, est soupçonné d'avoir apporté un soutien logistique et idéologique. Les enquêteurs ont établi qu'il est l'auteur du serment d'allégeance au groupe État islamique (EI) lu par Coulibaly dans une vidéo de revendication, et qu'il a pu jouer le rôle d'intermédiaire avec un commanditaire.
Trois autres suspects bénéficient pour leur part d'un non-lieu.
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