L'usage de ce type d'armes de maintien de l'ordre est décrié après que de nombreux manifestants ont été blessés, parfois grièvement au visage, lors de manifestations de "gilets jaunes" ces dernières semaines.
Concernant ces armes dites de "force intermédiaire" que sont les LBD 40x46 mais aussi les grenades lacrymogènes et assourdissantes GLI-F4, Jacques Toubon a appelé le gouvernement à "prévenir plutôt que soigner".
"Annulons le risque qui existe de dangerosité de ces armes en suspendant leur utilisation", a-t-il déclaré en marge de la présentation à la presse d'un rapport sur la dématérialisation des services publics.
Le Défenseur des droits avait, plus tôt jeudi au micro de RTL, dit "espérer que le gouvernement prendra des dispositions" sur cette question.
Il avait déjà préconisé, dans un rapport remis il y a un presque un an jour pour jour, l'interdiction de l'usage des LBD, mettant en évidence à l'époque les "risques disproportionnés" qu'ils font courir.
Selon des chiffres annoncés la veille, douze des 25 saisines (dont certaines collectives) enregistrées par le Défenseur des droits depuis le début de la contestation des "gilets jaunes" évoquent des tirs de balles de défense.
Selon une source policière, sur la seule journée d'action du 12 janvier, au moins 5 manifestants ont été grièvement blessés "vraisemblablement" par des tirs de LBD.
La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) avait rejeté le 18 décembre une requête urgente de manifestants touchés par des tirs de LBD qui lui demandaient d'en interdire l'utilisation en France. Elle avait expliqué ne "faire droit" aux "demandes de mesures provisoires qu'à titre exceptionnel, lorsque les requérants seraient exposés – en l'absence de telles mesures – à un risque réel de dommages irréparables".
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