Il doit être la solution à tous les maux portés par la crise des gilets jaunes. Mesure inédite, Emmanuel Macron annonce le mardi 18 décembre 2018 l'organisation d'un grand débat national pour renouer le dialogue et faire émerger des réponses. "Vous en serez, pour toutes celles et tous ceux qui le veulent, des facilitateurs", a-t-il aux 700 élus locaux présents pour l'écouter à Grand Bourgtheroulde (Eure), mardi 15 janvier 2019. Des maires qu'il lui a fallu convaincre. Plus de six heures de discussion pour tenter de retourner la salle et s'offrir le soutien d'une partie de ces élus de proximité qui pourront devenir des relais de ce grand débat. Ou plutôt des acteurs, comme le précisait Christophe Bouillon, député de Seine-Maritime et président de l'association des petites villes de France. "On voit que le gouvernement nous fait les yeux doux et nous fait des déclarations d'amour. Ce qui compte, ce sont les preuves d'amour. On souhaite déjà un moratoire sur la suppression des services publics en territoire rural ou proche des petites villes", explique-t-il. Son association a d'ailleurs présenté un contrat territorial, mercredi 16 janvier 2019, dans lequel les maires font des propositions, notamment sur la mobilité, l'accès aux soins, la revitalisation des centres-villes ou encore la transition écologique.
Participer localement
Le président l'a assuré, il ne doit y avoir aucun tabou dans ce grand débat même si quatre thèmes ont été clairement définis à l'avance : la fiscalité et les dépenses publiques, la démocratie et la citoyenneté, l'organisation de l'État et des services publics et la transition écologique. Dans de nombreuses mairies, des cahiers de doléances ont été ouverts pour que les citoyens puissent s'exprimer. C'est le cas à Rouen (Seine-Maritime) à l'hôtel de ville ou dans les mairies annexes, ainsi que dans les bibliothèques. Même chose à Saint-Étienne-du-Rouvray ou à Caudebec-lès-Elbeuf notamment. Des doléances que les élus vont ensuite faire remonter en préfecture. "On va essayer de leur prémâcher le travail en donnant des statistiques à partir des cahiers de doléances pour savoir de quoi parlent les gens majoritairement", explique son maire Laurent Bonnaterre. C'est Yvan Cordier, secrétaire général de la préfecture de Seine-Maritime qui a été nommé référent départemental de ce débat.
Autre point clé de la démarche, les réunions d'initiatives locales qui doivent permettre à chacun de débattre. Citoyens, élus ou institutions peuvent en être les organisateurs en les déclarant via le site granddebat.fr. Une carte permet de retrouver les réunions publiques près de chez soi. Notez qu'un kit d'information est disponible pour les organisateurs de ces réunions. Il donne des clés sur le choix dans la date, l'aménagement du lieu ou la manière d'organiser la salle. Les comptes rendus de ces réunions sont ensuite à déposer sur la plateforme. Des contributions pourront aussi être apportées directement sur le site dès lundi 21 janvier 2019. À Rouen et ses alentours, le monde économique compte prendre part au débat. "La CCI Rouen métropole organisera localement des réunions avec les chefs d'entreprise pour ensuite faire des remontées à l'État", explique Vincent Laudat, son président.
Dans un second temps dès le 1er mars, des conférences citoyennes régionales seront organisées avec des Français tirés au sort dans chaque région. La clôture des débats est prévue le 15 mars pour une synthèse dans le courant du mois d'avril.
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