Une plainte contre X a été déposée par un "Gilet jaune" pour des faits présumés de violences policières commis à son encontre alors qu'il filmait des échauffourées survenues à Rouen (Seine-Maritime) lors d'une manifestation, a-t-on appris mardi de sources concordantes. "C'est une plainte contre X pour des faits de violences volontaires commises par une personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné une incapacité totale de travail inférieure ou égale à huit jours", a déclaré à l'AFP Chloé Chalot, avocate du manifestant de 47 ans à l'origine de la plainte.
"Cette plainte est en cours de traitement", a confirmé Pascal Prache, procureur de la République de Rouen, sans dire si une enquête avait été ouverte. Déposée le 3 janvier, la plainte s'appuie sur deux vidéos tournées le 29 décembre dernier, consultées par l'AFP, qui montrent l'interpellation d'une personne, porteuse d'un gilet jaune, en train de filmer des échauffourées entre manifestants et forces de l'ordre lors de l'acte VII du mouvement.
Un fonctionnaire de la BAC en cause ?
Sur la première vidéo, on distingue un fonctionnaire de la brigade anticriminalité (BAC), matraque télescopique en main, portant des coups sur l'auteur du film et le faisant ensuite tomber au sol. Sur la seconde, tournée par Simon Louvet, journaliste à 76actu, on découvre la fin de cette même interpellation tandis qu'un autre policier met en joue le reporter du site d'information à l'aide d'un flashball, lui intimant l'ordre de "dégager".
Interrogé par l'AFP, un officier de communication de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) a indiqué "ne pas avoir eu de retour par rapport à cette plainte". "Si on nous sollicite, il y aura une enquête", a-t-il dit. Dans un témoignage écrit joint à la plainte, consulté par l'AFP, la victime présumée raconte au procureur de la République avoir été "ciblée" alors qu'elle ne faisait que filmer la scène. Elle indique avoir reçu "deux coups de matraques télescopiques", être tombée au sol et avoir reçu d'autres coups une fois à terre. D'après son témoignage, l'homme s'est vu également intimer l'ordre de transmettre le code de son téléphone "pour, selon un policier, effacer la vidéo". Le plaignant dit avoir refusé. "Mon client a été placé en garde à vue pour rébellion, participation à un attroupement après les sommations de dispersion et non-transmission de son code de téléphone", a indiqué Me Chalot. "Il y a eu une interpellation pour rébellion, forcément, il a fallu maîtriser la personne", a-t-on commenté à la DDSP. "Mon client a été remis en liberté avec une convocation pour un rappel à loi", a précisé Me Chalot. Selon cette convocation, consultée par l'AFP, le rappel à la loi ne vise pas l'infraction de rébellion.
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