La population française - 67 millions au 1er janvier - continue pourtant de croître, mais à un rythme de plus en plus faible: + 0,3% en 2018 et 2017 après + 0,4% par an entre 2014 et 2016 et + 0,5% par an entre 2008 et 2013.
Le solde naturel entre les naissances et les décès reste positif, mais n'a jamais été aussi bas depuis la seconde guerre mondiale.
Il y a eu en France en 2018 758.000 naissances (12.000 de moins qu'en 2017) et 614.000 décès (8.000 de plus), soit 144.000 personnes en plus.
L'Institut national de la statistique et des études économiques a modifié son questionnaire de recensement en 2018 pour tenir compte des "doublons" (par exemple des enfants en garde partagée déclarés chez chacun des deux parents), ce qui se traduit par un chiffre révisé pour la population en 2018 de 66.891.000 personnes (contre 67,2 millions annoncés initialement en janvier 2018).
Comme les années précédentes, la croissance de la population est tirée en 2018 par les naissances davantage que par le solde migratoire, estimé à 58.000 personnes.
La baisse des naissances semble se ralentir: 12.000 bébés en moins l'an dernier, après 14.000 de moins en 2017, 15.000 en 2016 et 20.000 en 2015.
Ce recul est en partie dû à l'arrivée en âge de procréer de générations moins nombreuses que celles du baby boom.
Mais c'est surtout la fécondité (nombre d'enfants par femme) qui diminue. Les femmes ont des enfants de plus en plus tard: 30,6 ans en moyenne au premier accouchement contre 29,8 ans dix ans plus tôt.
La natalité liée à la crise ?
"Le recul de fécondité a d'abord touché les femmes plus jeunes, entre 25 et 29 ans, il touche désormais toutes les femmes en âge de procréer et tous les niveaux de vie", commente Sylvie Le Minez, cheffe des études démographiques et sociales.
Crise et natalité sont-elles liées ? Dans le passé, la natalité a décroché plusieurs fois, en 1973 lors du premier choc pétrolier, qui marque la fin du baby boom pour l'Insee, puis en 1993. Elle évolue en dents de scie depuis 2008 avec un vrai décrochage depuis 4 ans.
"Pourtant les Français ont toujours envie d'avoir des enfants: leur désir d'enfant varie généralement peu, autour de 2,3 enfants", souligne l'Union nationale des associations familiales mardi dans un communiqué. L'Unaf dénonce des politiques publiques "moins favorables aux familles avec enfants depuis des années" et souligne que "l'ouverture du Grand Débat doit être l'occasion d'écouter les familles".
La France reste le pays le plus fécond de l'Union européenne. En 2016, elle se plaçait avec 1,92 enfant par femme devant la Suède (1,85) et l'Irlande (1,81).
L'espérance de vie à la naissance s'établit à 85,3 ans pour les femmes et 79,4 ans pour les hommes. Si elle progresse pour les hommes (0,2 ans gagnés depuis 2014), elle régresse pour les femmes, qui n'ont pas retrouvé celle de 2014 (85,4 ans).
"L'espérance de vie est-elle en voie de stagnation?", interroge Sylvie Le Minez. Selon elle, les chiffres ne sont pas encore très lisibles car il faut prendre en compte un épisode de grippe particulièrement mortel l'hiver dernier et un épisode de canicule en juillet/août.
Mais il semble bien que l'espérance de vie des femmes en particulier marque le pas, traduisant peut-être l'adoption de modes de vie autrefois masculins (travail, alcool, tabac).
Signe du vieillissement de la population, une personne sur cinq en France a 65 ans ou plus, tandis que la proportion de moins de 15 ans est inférieure à 18,3%.
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