"C'est un moment important pour resserrer les rangs, pour montrer que le couple franco-allemand est un socle qui continue à exister, qui peut progresser et se relancer", a estimé lundi la présidence française.
"C'est une nouvelle dynamique qui va se mettre en œuvre parce que dans ce projet de traité, il y a une volonté d'affirmer notre destin commun, y compris notre sécurité commune", relevait jeudi le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian sur la chaîne d'information CNEWS.
Cette signature intervient alors que les deux dirigeants sont fragilisés, Angela Merkel se préparant à laisser son poste à l'automne 2021 et Emmanuel Macron faisant face à la crise des "Gilets jaunes".
Le couple franco-allemand doit être d'autant plus "à l'offensive, efficace, engagé et coordonné" que le contexte européen est "objectivement difficile", souligne l'Elysée en référence au Brexit et à la montée des populismes.
Le Traité d'Aix-la-Chappelle va "compléter" celui dit de l'Elysée signé en 1963 entre le Général de Gaulle et Konrad Adenauer et qui concrétisa la réconciliation franco-allemande à travers la création de l'Office franco-allemand de la jeunesse (OFAJ) et les échanges de jeunes entre les deux pays.
"Le fil rouge du (nouveau) traité c'est la convergence franco-allemande, la convergence de nos économies, de nos sociétés (...) au service du renforcement du projet européen", relève-t-on à l'Elysée.
"On n'est jamais allé aussi loin et de manière aussi explicite dans le rapprochement en matière de défense", note la présidence française.
Les deux pays vont ainsi adopter "une clause de défense mutuelle qui reconnaît qu'une agression, une menace portée sur l'un des deux pays sera vue comme une agression, une menace par l'autre pays qui mettra tout en œuvre pour aider son partenaire".
Cette solidarité, inspirée des traités de l'Otan et de l'UE, se traduira concrètement par le "déploiement de moyens de sécurité civile, de renseignement, voire militaires" communs en cas d'attaque terroriste.
"Le principe de coopération sera également posé sur les grands programmes industriels et d'équipement" militaires, à l'image des projets de char et d'avion de combat du futur déjà lancés par les deux pays.
Au niveau sociétal, Paris et Berlin veulent initier une dynamique "OFAJ 2.0" en créant un "fond citoyen" qui financera la mobilité des jeunes ainsi que des projets associatifs communs ou de jumelage entre établissements scolaires et villes.
Les deux capitales projettent aussi une "plateforme numérique commune de contenus d'information" sur laquelle plusieurs médias (France Télévisions, ARD, Arte...) ont déjà "commencé à réfléchir".
Elles vont aussi renforcer la coopération transfrontalière afin de faciliter la vie quotidienne en termes de normes, fiscalité et cotisations sociales de part et d'autre de la frontière.
Un projet commun de reconversion du site français de Fessenheim, proche de la frontière allemande et dont la centrale nucléaire doit être fermée à l'été 2020, est aussi à l'étude.
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