"Il y a une seule voie vers le pouvoir, et c'est celle des urnes. Le peuple soudanais décidera en 2020 qui doit les gouverner", a déclaré M. Béchir, 75 ans, dont une troisième candidature à l'élection présidentielle prévue l'an prochain est pressentie.
"Le Soudan a beaucoup d'ennemis et ces ennemis ont quelques personnes parmi nous qui ne veulent pas la stabilité et la sécurité" pour le pays, a-t-il ajouté, en brandissant sa canne à l'adresse de ses partisans.
Le chef de l'Etat soudanais, à la tête du pays depuis un coup d'Etat en 1989, se trouvait à Niyala, la capitale de l'Etat du Darfour-Sud, au lendemain de premières manifestations antigouvernementales dans cette région qui a été le théâtre depuis le début des années 2000 d'un conflit meurtrier avec le pouvoir central.
Ce conflit, qui oppose les forces soudanaises à des rebelles issus de minorités ethniques, a fait plus de 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés, selon l'ONU. Omar el-Béchir est sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour répondre d'accusations de génocide et crimes de guerre dans cette région.
L'actuel mouvement de contestation au Soudan a débuté le 19 décembre après la décision du gouvernement de tripler le prix du pain. Les manifestations se sont ensuite rapidement transformées en une contestation du pouvoir, dans un pays en plein marasme économique.
Dimanche, la police anti-émeute a de nouveau fait usage de gaz lacrymogène pour disperser une manifestation antigouvernementale à Khartoum,dans le quartier de Bahari, mais aussi de premiers rassemblements à Niyala et à Al-Facher, capitale de l'Etat du Darfour-Nord.
Vingt-quatre personnes sont mortes depuis le début du mouvement, selon un bilan officiel. Les ONG Human Rights Watch et Amnesty International parlent elles d'au moins 40 morts.
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