La chambre des Communes votera mardi sur cet accord de Brexit longuement et difficilement négocié, mais le traité, vilipendé par les europhiles comme par les Brexiters, a de fortes chances d'être rejeté.
Theresa May, qui bataille ferme depuis plusieurs semaines pour défendre le bien-fondé du texte, a prévenu les députés qu'ils ne devaient pas décevoir les électeurs ayant voté en faveur de la sortie de l'UE lors du référendum de juin 2016.
"Le faire serait une rupture de confiance catastrophique et impardonnable dans notre démocratie", a-t-elle estimé dans le tabloïd eurosceptique Sunday Express.
"Mon message au Parlement ce week-end est donc simple: il est temps d'arrêter de jouer et de faire ce qui est juste pour notre pays", a-t-elle insisté.
Si le traité est recalé, le Royaume-Uni risque de quitter l'UE sans accord le 29 mars, synonyme de rupture brutale redoutée par les milieux économiques, ou au contraire de ne pas quitter du tout le bloc européen, a averti Mme May.
Face à l'hostilité des députés, la cheffe de l'exécutif cherche auprès de ses partenaires européens des "assurances" susceptibles de les convaincre, notamment sur le caractère temporaire du "backstop" irlandais.
Cette solution de dernier recours, décriée par les Brexiters, doit éviter le retour d'une frontière physique entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord si aucune solution alternative n'était trouvée à l'issue d'une période de transition.
Ces assurances seront obtenues "peu avant le vote", a assuré une porte-parole du gouvernement, laissant entendre qu'elles seraient exposées lundi.
Mais selon le Sunday Times, un groupe de députés de tous partis oeuvre à modifier les règles de fonctionnement de la chambre des Communes pour permettre à leurs motions de prévaloir sur les propositions du gouvernement, qui perdrait alors sa "capacité à gouverner" en cas de rejet de l'accord.
Selon le journal, Downing Street est "extrêmement préoccupé" par cette éventualité, estimant qu'elle permettrait aux parlementaires de retarder le Brexit en suspendant l'article 50 du Traité de l'UE régissant le part d'un Etat membre, voire de faire marche arrière sur le Brexit.
Le député conservateur Nick Boles, favorable à un maintien du Royaume-Uni dans le marché commun, a par ailleurs expliqué dans l'hebdomadaire qu'il étudiait les moyens d'empêcher une sortie sans accord, précisant qu'il dévoilerait son plan mardi.
Mauvais présage pour le vote, l'exécutif a déjà essuyé deux défaites cuisantes au Parlement cette semaine. Les députés ont adopté un amendement obligeant l'exécutif à présenter sous trois jours, en cas de rejet de l'accord, un "plan B" qu'ils pourront amender. Ils ont aussi passé un amendement à une loi budgétaire, visant à limiter le pouvoir du gouvernement pour modifier la politique fiscale en cas de Brexit sans accord.
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