Entre 1997 et 2014, cette ville de Charente-Maritime a vu les touristes se presser sur le chantier de L'Hermione, réplique de la frégate qui avait permis à La Fayette de voler au secours des insurgés d'Amérique en 1780.
Mais maintenant que le navire met les voiles de temps à autre (elle sera en Bretagne et en Normandie du 27 avril au 5 juillet), l'affluence touristique baisse dans la cité thermale, son port d'attache.
Afin d'enrayer cette tendance, les collectivités locales et l'Etat vont s'associer et dégager 25 millions d'euros pour structurer autour de l'arsenal de Rochefort, qui fut l'un des tout premiers complexes militaro-industriels du monde (XVIIe siècle), un "Arsenal des mers", avec L'Hermione en navire amiral, et briguer à terme le label "Grand site de France".
L'idée: "mettre en valeur de manière économique et touristique un lieu fait de différents morceaux", explique Dominique Bussereau (ex-LR), président du Conseil départemental. "Ce ne sera pas un Lunapark", prévient-il, mais un parc avec des animations sur le patrimoine et l'aventure maritimes.
Pour 18,50 euros, le touriste pourra ainsi effectuer une visite scénarisée de L'Hermione, découvrir des chantiers de restauration de bateaux, la Corderie royale et le musée de la Marine. Des animations théâtralisées, dont une autour de la réplique du "Radeau de la Méduse", seront également accessibles, tout comme "l'Accromâts" (de l'accrobranche sur une réplique de frégate) ainsi qu'un parcours nocturne basé sur l'histoire du site ou encore un spectacle immersif dans une salle qui reste à construire.
Les premières animations prendront corps dès juillet même si investissements et travaux courront sur "4 ou 5 ans" selon le maire de Rochefort, Hervé Blanché (LR).
Ce projet , "c'est une façon de penser l'avenir avec du sens, de l'humain et une logique de territoire", assure le président de Nouvelle-Aquitaine Alain Rousset (PS).
Un label avec Fort Boyard
"L'Arsenal des mers" est au cœur d'un projet plus large visant à obtenir de l'Etat un label +Grand site de France+ pour une zone comprenant 7.000 hectares de terres, 10.000 hectares en mer, quinze communes, deux îles (Aix et Madame), le dernier pont transbordeur de France, une réserve naturelle d'espaces humides et le fort Boyard, rendu célèbre par une émission de télévision qui fête ses 30 ans cet été.
Ce label, qui récompense "un projet de préservation, de gestion et de mise en valeur d'un site répondant aux principes du développement durable" et délivré à 17 lieux à ce jour, viendrait lui-même appuyer un autre projet local d'envergure, celui de la redynamisation du marais de Brouage, au sud de Rochefort.
Née du comblement de l'ancien golfe de Saintonge, cette zone de marais humides s'étend sur 11.000 hectares entre Rochefort et Marennes, capitale européenne de l'huître, et a pris le nom d'une ancienne citadelle maritime construite par Vauban.
Ce marais quelque peu oublié, les élus locaux ont la volonté de le valoriser par l'agro-écologie, notamment l'élevage extensif, pour en préserver la biodiversité et les fonctions hydrauliques. Le site est traversé par la plus longue "véloroute" de France et le tourisme cyclable pourrait y faire florès.
L'ambition à terme est que cette zone humide ainsi revalorisée et le futur "Arsenal des mers" servent de base à l'avènement d'un "Parc naturel régional" qui s'étendrait de Rochefort à Royan.
Une initiative soutenue par Alain Rousset, qui voudrait même y voir ajoutée l'île d'Oléron.
A LIRE AUSSI.
Le Fort Boyard, monument historique sauvé des eaux par la télévision
Armada 2019 à Rouen : premiers détails du programme et des animations
2019 : une année capitale dans la Métropole de Rouen
A Rochefort, l'extravagante maison de Pierre Loti cherche mécènes pour rouvrir
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.