C'est l'un des lieux de lutte des gilets jaunes depuis le tout début du mouvement. Un point de rassemblement et de débats. Jeudi 10 janvier 2019, sur le rond-point des vaches de Saint-Étienne-du-Rouvray, une cinquantaine de gilets jaunes sont présents au coin des feux de palette qui réchauffent. Et le grand débat national est au cœur des discussions. Peu nourrissent de l'espoir quant à son issue sans toutefois y être complètement opposé. "J'y prendrai part parce que je ne veux pas qu'on me reproche de ne pas l'avoir fait, confie Claire Bitaine, gilet jaune des premiers instants sur le rond-point. Mais honnêtement je n'attends pas beaucoup d'un président qui n'écoute ni ses sénateurs, ni ses députés, ni les maires." Au bout du compte, elle soutient que ce débat sera "une preuve supplémentaire que l'on n'est pas écouté".
Même réflexion du côté de Michel, un autre gilet jaune retraité. "Si c'est pour débattre de la constitution ou de choses qui ne sont pas d'actualité tout de suite, ça ne m'intéresse pas. [...] La priorité ici sur le rond-point, c'est le pouvoir d'achat." Lui aussi assure qu'il prendra le temps de "passer à sa mairie" pour participer au débat mais il n'en voit pas l'intérêt. "On a déjà fait des listes de revendications que l'on a apporté à la préfecture et qui apparemment ne sont pas remontées, il n'y a qu'à prendre ces thèmes-là."
Bonus audio : le reportage de Tendance Ouest
Le grand débat national laisse sceptique
Un débat hors du débat
Le maire de Saint-Étienne-du-Rouvray, Joachim Moyse, consulte les premières doléances des citoyens. - Pierre Durand-Gratian
À la mairie de Saint-Étienne-du-Rouvray non loin de là, des cahiers de doléances sont désormais ouverts à tous, directement à l'entrée. Pourtant, le maire communiste Joachim Moyse ne souhaite pas s'inscrire dans le cadre du grand débat national. "Les règles qui sont en train d'être encore précisées, pour moi, ne sont pas un cadre mais un carcan qui flèche les débats vers des questions qui ne sont pas primordiales pour les manifestants localement."
"Je ne veux pas être le faire-valoir de cette politique"
Il compte sur son député, Hubert Wulfranc, pour faire remonter les doléances qui auront été rassemblées.
Quant à la visite d'Emmanuel Macron à Grand Bourgtheroulde, mardi 15 janvier 2019, Joachim Moyse, bien qu'invité, n'y prendra pas part. "J'ai des contraintes d'agenda, ironise-t-il avant de reprendre : Je ne veux pas être estampillé 'démarche de démocratie simulée Macron'. Je ne veux pas être le faire-valoir de cette politique-là".
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