Le feu d'origine encore inconnue, qui a pris à 2H40, s'est propagé avec une grande violence dans cet immeuble de quatre étages, abritant des familles modestes dans le quartier de la gare Matabiau, dans le centre-ville.
Deux habitants, dont le blessé qualifié de "grave" par la préfecture, ont sauté par la fenêtre pour échapper aux flammes. Les autres ont été évacués par la grande échelle ou ont fui par leurs propres moyens.
"Mon fils qui ne dormait pas m'a réveillée, il y avait de la fumée, nous avons pris chacun une fille et nous avons couru dans les escaliers, même si j'avais peur à cause de la fumée", a raconté à l'AFP une des habitantes, Nikki, mère d'un adolescent de 17 ans et de deux filles de 6 et 4 ans.
À 81 ans et non-voyante, Marie a été secourue par son colocataire quinquagénaire Eric, qui l'a aidée à descendre ses deux étages.
Deux sapeurs-pompiers, dont l'un passé à travers un plancher consumé, ont été blessés durant l'intervention, qui a mobilisé au total plus de 200 membres des secours et des forces de l'ordre.
Le feu se "serait déclaré dans les combles" selon la préfecture. Il s'est propagé "très vite dans la cage d'escalier, avec une grande violence", ce qui pourrait s'expliquer par le fait que "une partie de l'escalier et des planchers étaient en bois", ont indiqué les pompiers.
- un immeuble "cauchemar" -
Les blessés ont été répartis dans des hôpitaux de la ville, tandis que les habitants et résidents de l'hôtel Bristol mitoyen, 72 personnes au total, ont été pris en charge dans un gymnase municipal proche.
L'immeuble, à la façade haussmannienne et déployé autour d'une cour intérieure, "n'était pas concerné par une procédure d'insalubrité ou de péril", a indiqué la préfecture dans un communiqué.
Le maire LR de Toulouse Jean-Luc Moudenc a pour sa part confirmé, lors d'une conférence de presse, que le bâtiment n'avait "pas été signalé ni répertorié comme insalubre à la collectivité".
Plusieurs habitants interrogés par l'AFP ont toutefois décrit un édifice mal entretenu et mal fréquenté.
Pour Nikki, d'origine britannique, "l'immeuble était insalubre", "il y avait des punaises, des cafards, la peinture se décollait, des fuites d'eaux usées dans mon appartement". "Il y avait beaucoup de va et vient, des gens faisaient pipi dans l'escalier", ajoute cette mère de famille, affirmant payer 630 euros pour 45m2.
Cet immeuble "était un cauchemar", renchérit Jérémy, un trentenaire en recherche d'emploi, habitant les lieux depuis six mois. "Prostitution, deals, des squats, des gens qui dormaient dans les couloirs, on se serait cru dans le Bronx", insistait-il.
"Ce n'était pas luxueux mais pas insalubre" tempère toutefois l'octogénaire Marie, relevant notamment qu'il y avait "des extincteurs à tous les étages".
Le maire de Toulouse a fait part du "soutien et de la solidarité" de la municipalité avec les blessés et évacués.
Ces derniers, dont nombre de familles avec enfants ainsi que des personnes d'origine étrangère qui étaient hébergées dans l'hôtel Bristol, restaient prises en charge dans la matinée dans le gymnase municipal où ils ont été transférés, a constaté l'AFP.
En fin de matinée, un nuage de fumée continuait de s'élever de l'édifice, où les pompiers, montés sur une grande échelle, travaillaient à éteindre les derniers foyers.
Cet incendie intervient près de deux mois après l'effondrement le 5 novembre de deux immeubles vétustes dans le centre-ville de Marseille faisant huit morts. Redoutant de nouveaux accidents et très critiquée, la mairie de Marseille a depuis procédé à l'évacuation par précaution de 142 immeubles vétustes ou menacés d'écroulement à travers la ville, et de plus de 1.100 personnes.
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