Il y a deux semaines, le président Donald Trump avait rendu visite à des soldats américains stationnés dans le pays, mais sans passer par Bagdad.
Mercredi, M. Pompeo a rencontré le président du Parlement, Mohammed al-Halboussi, selon un communiqué de l'Assemblée, ainsi que d'autres responsables.
Aucun détail n'a dans l'immédiat été donné sur la teneur de leurs discussions.
Depuis l'annonce récente faite par M. Trump du prochain retrait des quelque 2.000 soldats américains déployés en Syrie pour combattre le groupe Etat islamique (EI), l'administration américaine s'emploie à rassurer ses partenaires régionaux et occidentaux, déjà ébranlés par la stratégie parfois illisible du président américain au Moyen-Orient.
Entre Washington et Téhéran
La question de la présence de l'EI en Syrie, qui partage avec l'Irak des centaines de kilomètres de frontières, désertiques et propices à l'installation de cellules jihadistes clandestines, est majeure pour Bagdad.
Même si les autorités irakiennes ont annoncé en décembre 2017 en avoir fini avec trois années de guerre meurtrière et dévastatrice contre l'EI, des jihadistes continuent de mener des attaques. Mardi, deux personnes ont ainsi été tuées dans une attaque à la voiture piégée à Tikrit, à 175 km au nord de Bagdad, selon des sources policières.
Outre la Jordanie et l'Irak, M. Pompeo doit se rendre en Egypte, à Bahreïn, aux Emirats arabes unis, au Qatar, en Arabie saoudite, à Oman et au Koweït, selon le département d'Etat.
A chacune de ces étapes, M. Pompeo devra rassurer ses interlocuteurs après l'annonce surprise de M. Trump qui estime que "les États-Unis ne peuvent pas continuer à être le gendarme du monde".
En Irak toutefois, M. Trump avait bien assuré que, s'il retirait les troupes américaines de Syrie, il ne prévoyait "pas du tout" de retirer celles d'Irak, qui pourrait servir de "base" pour éventuellement "intervenir en Syrie".
Mais cette présence même fait régulièrement l'objet de débats dans le pays, pris en étau entre ses deux grands alliés eux-mêmes ennemis, l'Iran et les Etats-Unis.
Ainsi, alors que le bloc pro-Iran gagne en puissance militaire et surtout politique en Irak, la présence américaine revient au coeur des débats.
Ce bloc a de nouveau poussé pour qu'un calendrier de retrait des forces américaines soit établi au lendemain de la visite de M. Trump.
L'Irak occupe une place centrale dans un Moyen-Orient en recomposition, où, selon les experts, l'Iran commence à voir se réaliser un scénario souvent évoqué: le corridor terrestre qui lui permettrait d'atteindre la Méditerranée à travers l'Irak, la Syrie et le Liban est en passe d'être consolidé.
Au coeur de cet axe qui pourrait servir au transit de biens et de personnes, l'Irak est en bonne position pour jouer les intercesseurs auprès de Damas.
Rôle diplomatique central
Selon un haut responsable irakien, Bagdad --en plus de se ménager le terrain pour investir dans la Syrie de la reconstruction-- joue les médiateurs pour le rétablissement des liens entre Damas et le Qatar.
La Jordanie a également multiplié les rencontres de haut niveau avec l'Irak et dit espérer une visite prochaine de son roi à Bagdad.
Fort de relations qui se renforcent avec ses voisins et de l'appui de Téhéran depuis la chute du régime de Saddam Hussein lors de l'invasion emmenée par les Américains en 2003, l'Irak a pu compter dans sa lutte contre l'EI tant sur l'aide iranienne qu'américaine.
Mais alors que la priorité numéro un de Washington dans la région est de contrecarrer l'influence jugée "déstabilisatrice" de l'Iran, Bagdad va une nouvelle fois plaider pour un statut particulier.
L'Irak a déjà obtenu de Washington des exemptions face aux nouvelles sanctions américaines en s'engageant à réduire, voire faire disparaître, sa dépendance à l'Iran en termes d'énergie.
Bagdad plaidera pour maintenir ces délais alors que M. Pompeo a promis à Amman de "redoubler" "les efforts diplomatiques et commerciaux pour mettre vraiment la pression sur l'Iran", soumis à des sanctions économiques américaines.
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