"Les menaces les plus importantes qui planent sur la région sont Daech et la Révolution islamique", a lancé M. Pompeo lors d'une conférence de presse avec son homologue jordanien Aymane Safadi, dont le pays est l'un des principaux alliés régionaux des Etats-Unis.
Il faisait allusion au groupe jihadiste Etat islamique (EI) que les Etats-Unis combattent principalement en Syrie et à la République islamique d'Iran, ennemi juré de l'administration américaine de Donald Trump.
En décembre et à la surprise générale, M. Trump a annoncé le retrait des quelque 2.000 soldats américains déployés en Syrie pour combattre l'EI, dont il a clamé la défaite.
Il a d'abord évoqué un départ immédiat et rapide, semant le trouble chez ses partenaires régionaux et occidentaux, déjà ébranlés par la stratégie parfois illisible de M. Trump au Moyen-Orient. Depuis, l'administration américaine s'emploie à rassurer, parlant d'un retrait lent et coordonné.
Le conseiller à la sécurité nationale John Bolton, arrivé en Turquie venant d'Israël, a lui affirmé que les Etats-Unis allaient vérifier si l'EI a été vraiment vaincu avant de quitter la Syrie, tandis que Mike Pompeo s'est refusé à évoquer un calendrier.
Le départ de Syrie a été vu comme en contradiction avec la lutte antijihadistes mais aussi avec la priorité numéro un de Washington dans la région: contrecarrer l'influence jugée "déstabilisatrice" de l'Iran, impliquée militairement au côté du régime dans la guerre en Syrie.
Et ce alors même que l'administration Trump tente de mettre en place une Alliance stratégique du Moyen-Orient, sorte d'Otan arabe contre Téhéran.
Augmenter la "pression"
"La coalition pour contrer la révolution iranienne est aussi efficace aujourd'hui qu'hier, et j'espère vraiment qu'elle continuera à l'être, sinon plus, demain", a affirmé M. Pompeo, qui a également rencontré le roi Abdallah II de Jordanie à Amman.
"La décision du président de retirer nos gars de Syrie n'a aucune conséquence sur notre capacité à réussir cela", a-t-il souligné, promettant de "redoubler dans les prochains jours et semaines les efforts diplomatiques et commerciaux pour mettre vraiment la pression sur l'Iran", soumis à des sanctions économiques américaines.
Voulant conforter l'idée que les Etats-Unis restaient bien actifs en Syrie, un porte-parole du Pentagone a dit que les forces de la coalition antijihadistes, sous commandement américain, continuaient de fournir une assistance aux "partenaires syriens, avec un soutien aérien et des frappes d'artillerie dans la vallée de l'Euphrate".
La coalition assiste les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition dominée par les forces kurdes, dans son offensive contre l'EI dans cette région de l'est syrien, frontalière de l'Irak.
Preuve que l'EI n'est pas encore vaincu dans ce secteur, son ultime bastion en Syrie, les jihadistes y ont lancé des contre-attaques contre les FDS, faisant plus de 30 morts, selon une ONG syrienne.
Pour rassurer les Kurdes, Mike Pompeo a dit que la Turquie avait promis de les protéger. Et John Bolton a assuré que le retrait américain serait conditionné à des garanties concernant la sécurité des alliés kurdes.
Mais le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé les propos de M. Bolton, jugés "inacceptables".
Voyage dans six pays du Golfe
L'entourage de M. Erdogan a démenti avoir promis de protéger des miliciens kurdes que le chef de l'Etat turc considère toujours comme des "terroristes". "Nous allons très bientôt passer à l'action pour neutraliser les groupes terroristes en Syrie", insisté M. Erdogan.
Interrogé à Amman, Mike Pompeo n'a pas répondu aux attaques turques.
Outre la Jordanie, le responsable américain doit se rendre en Egypte, à Bahreïn, à Abou Dhabi, au Qatar, en Arabie saoudite, à Oman et au Koweït. La Maison Blanche avait évoqué un déplacement à Bagdad mais cette étape n'a pas été confirmée à ce stade par le département d'Etat.
Fait rare, Mike Pompeo se rendra au cours d'un même voyage dans les six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), miné par la crise entre le Qatar d'une part, Ryad, Abou Dhabi et Bahreïn de l'autre, pour les appeler s'unir face à l'Iran chiite, rival régional de l'Arabie sunnite.
A Ryad, il devrait confirmer la décision de M. Trump qui a tenu à préserver l'alliance avec l'Arabie saoudite après le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi en octobre, bien que le Sénat américain en impute la responsabilité au prince héritier du royaume, Mohammad ben Salmane.
Au menu des discussions dans le Golfe figure également la guerre dévastatrice au Yémen où le royaume saoudien intervient militairement au côté du pouvoir face aux rebelles.
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