De l'anonymat le plus total à la lumière des plateaux télé, en l'espace de quelques semaines. Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, François Boulo est devenu l'un des chouchous des médias, invité régulièrement par la presse locale comme par les plus grands titres, chaînes et radios du pays. Celui qui a été nommé porte-parole des gilets jaunes à Rouen (Seine-Maritime) est aujourd'hui l'une des figures de proue du mouvement.
Gilet jaune de la première heure
Pourtant, lorsqu'il s'est présenté sur le rond-point de la Motte le samedi 17 novembre 2018, cet avocat de 32 ans était un gilet jaune comme un autre : "Tout de suite en accord avec la contestation", mais déjà convaincu "que le 17 novembre serait un acte fondateur" et pas un simple pétard mouillé. Dans le flou des débuts, certains ont tenté de s'autoproclamer voix du mouvement avant d'être pris à partie par les gilets jaunes eux-mêmes. François Boulo a, lui, pris la parole une fois qu'on l'a autorisé à le faire. Au nom des manifestants du rond-point de la Motte, "puis de ceux du rond-point des Vaches qui m'ont demandé aussi si je pouvais être leur porte-parole" et enfin pour ceux du rond-point du Zénith. Un rôle qu'il ne s'attendait pas à tenir au début de la mobilisation.
Pourtant, passionné de politique depuis longtemps, François Boulo s'est documenté au cours des dernières années, de conférences en études sur le budget de l'État. Des connaissances qui, alliés à ses qualités d'orateur, lui permettent de rassembler comme en attestent les quelque 12 000 personnes qui le suivent sur Facebook. "Ce que je dis sur les plateaux, ce n'est rien d'autre que ce que nous avons validé lors des réunions. Il n'y a pas de surprise dans ce que je raconte", explique l'avocat qui s'estime "ni de gauche, ni de droite" mais plutôt au centre sur l'échiquier politique.
Un avenir en politique ?
À ce stade de la mobilisation, François Boulo est convaincu que "la situation ne reviendra pas à l'état antérieur au 17 novembre". Pour lui, le pouvoir exécutif a un panel de solutions très limité : "Soit il y a un changement de cap politique à 180 degrés, soit il y a une sortie institutionnelle à trouver avec un retour aux urnes, par une dissolution de l'Assemblée ou une démission du président."
En cas de bouleversement du paysage actuel, se verrait-il entrer dans la vie politique ? "La question est prématurée. Pour le moment on me demande juste de porter la parole des gens. On ne s'est pas encore posé la question d'une structuration en mouvement politique. La question, elle ne se posera qu'en cas d'élection nationale. Mais ça serait un gros chamboulement dans ma vie, j'adore mon métier ! Je n'ai pas la réponse." Pour le moment, à l'aise dans son rôle de messager, François Boulo s'en tient à sa mission. "Il faut que chacun respecte le rôle qui lui a été confié", conclut-il. Un credo qui sonne comme un conseil adressé aux politiques qu'il décrie.
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