"Face aux violences inacceptables qui se poursuivent sur le territoire, le gouvernement entend afficher une très grande fermeté et faire évoluer son dispositif d'ordre public. Ce sont des questions sensibles au sujet desquelles le Premier ministre a engagé des consultations et fera des annonces ce soir", a indiqué Matignon à l'AFP.
Des syndicats de policiers, dont Alliance, réclament notamment la création d'un fichier de personnes interdites de manifestations, sur le modèle des interdits de stade, qui pourraient pointer au commissariat en amont d'évènements sensibles.
Autre mesure demandée par des représentants des forces de l'ordre: le placement sous mandat de dépôt des personnes condamnées à de la prison ferme pour des violences en marge de manifestations, signifiant leur envoi en maison d'arrêt dès leur condamnation.
Samedi soir, le secrétaire d'Etat à l'Intérieur Laurent Nunez avait indiqué qu'une "réflexion" était "en cours" au gouvernement "pour savoir s'il faut durcir les textes pour éviter ce genre de débordements et surtout qu'ils soient punis". Il avait évoqué "la mesure éventuellement d'avoir un fichier, d'avoir un durcissement de la législation pénale dans un certain nombre de circonstances".
L'idée de ce fichier a été soutenue lundi par le patron de La République en Marche (LREM), Stanislas Guérini, appelant à "solliciter tout l'arsenal de solutions, y compris sécuritaire".
"Face à l'ultra violence, il faut de l'ultra sévérité" contre les "voyous", a estimé de son côté le ministre des Comptes Publics Gérald Darmanin.
Un total de 345 personnes ont été interpellées samedi et 281 placées en garde à vue dans toute la France dans le cadre des mobilisations de "l'acte VIII" des "gilets jaunes", a indiqué lundi le ministère de l'Intérieur, qui avait comptabilisé 50.000 manifestants samedi.
A Paris, des individus sont parvenus, en en défonçant la porte avec un engin de chantier, à pénétrer dans l'enceinte du ministère du porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, qui a dû être exfiltré.
Des membres des forces de l'ordre ont également été violentés, dans le centre de la capitale ou encore à Dijon.
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