"Nous traitons cela comme une enquête terroriste qui est menée par des policiers de l'antiterrorisme avec le soutien de la police de Manchester", a déclaré lors d'une conférence de presse le chef de la police locale, Ian Hopkins.
"Notre travail se poursuit pour comprendre exactement ce qui s'est passé", a-t-il ajouté.
Le suspect a été entendu en train de crier "Allah" et "Longue vie au califat" lors de cette agression que Ian Hopkins a qualifié d'"attaque horrible" et qui a fait trois blessés dont un policier.
Plus tard, la police de Manchester a indiqué dans un communiqué que le suspect avait été "examiné par du personnel médical spécialisé et est détenu en vertu du Mental Health Act", la loi britannique sur la santé mentale.
Cependant, "l'enquête de la police antiterroriste continue", souligne le communiqué.
L'assaillant, un homme de 25 ans dont l'identité n'a pas été révélée, a été maîtrisé sur place et arrêté pour tentative de meurtre. Une perquisition a été menée dans un logement du quartier de Cheetham Hill qui serait sa dernière adresse connue.
Un homme et une femme d'une cinquantaine d'années ont été grièvement blessés et restaient hospitalisés mardi, mais leur vie n'est pas en danger selon la police, tandis qu'un membre trentenaire de la police des transports touché à l'épaule a pu regagner son domicile.
Devant la presse, le maire de Manchester, le travailliste Andy Burnham, a déclaré mardi que "l'odieuse attaque" semblait "être un incident isolé", tandis que la police des transports a dit avoir renforcé sa visibilité sur le réseau ferré britannique.
Pas de revendication
L'attaque, qui n'a pas été revendiquée, est survenue peu avant 21h00 (heure locale et GMT) dans la gare ferroviaire Victoria de Manchester, qui a été fermée durant plusieurs heures.
La gare est située à côté de la Manchester Arena, où un attentat suicide commis par un Britannique d'origine libyenne avait fait 22 morts, dont plusieurs enfants, le 22 mai 2017 à l'issue d'un concert de la chanteuse américaine Ariana Grande.
Un témoin, Sam Clack, 38 ans, producteur à la BBC, a déclaré qu'il avait entendu l'agresseur crier "Allah" avant et pendant l'attaque de la nuit du Nouvel An 2019.
"La presse rapporte largement ce que l'assaillant aurait dit durant l'incident (...) Il est toutefois très important de souligner que nous gardons l'esprit ouvert sur le mobile de cette attaque", a déclaré un autre responsable de la police de Manchester, Russ Jackson.
La police s'efforce toujours d'établir si le suspect est un citoyen britannique et de quelle manière il s'est rendu à la gare de Manchester, a indiqué Russ Jackson.
"Rien ne suggère à ce stade que d'autres personnes soient impliquées", a-t-il poursuivi. "Nous explorons toutes les possibilités", a-t-il ajouté.
La Première ministre britannique Theresa May a adressé un message de soutien sur Twitter. "Mes pensées vont à ceux qui ont été blessés dans cet attentat terroriste présumé à Manchester la nuit dernière. Je remercie les services d'urgence pour leur réponse courageuse".
Le chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn a également salué sur Twitter la "bravoure" de ces services et adressé ses pensées aux personnes touchées.
"Un cri terrifiant"
Le témoin Sam Clack a livré un récit détaillé de l'attaque. "J'ai entendu ce cri absolument terrifiant et j'ai regardé sur le quai", a-t-il dit. "Il est venu vers moi. J'ai vu qu'il avait un couteau de cuisine avec une lame qui était bien longue de 30 centimètres".
"C'était effrayant, vraiment effrayant", a-t-il ajouté, précisant qu'il avait entendu l'agresseur crier "Allah". "Il l'a crié avant (l'attaque), il l'a crié pendant: +Allah+", a-t-il dit.
De plus, "le type a dit, et ce sont ses mots exacts: +Tant que vous continuerez à bombarder d'autres pays, ce genre de conneries continuera à se produire+", a déclaré Sam Clack.
Un autre témoin, une femme qui s'est seulement identifiée par le prénom Rebekka, a déclaré au quotidien Daily Mirror: "J'ai entendu le cri le plus effrayant que j'aie jamais entendu, je me suis retournée et j'ai vu tout le monde courir vers moi".
Elle a raconté s'être ensuite cachée. "J'étais simplement terrifiée, je ne savais pas si j'allais mourir".
Malgré l'attaque, les célébrations du Nouvel An se sont poursuivies lundi soir à Manchester et le feu d'artifice prévu a bien été tiré, mais le dispositif de sécurité a été renforcé.
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