Après avoir célébré l'arrivée de 2019 avec un feu d'artifice grandiose sur la plage de Copacabana, à Rio de Janeiro, les Brésiliens feront un grand saut dans l'inconnu.
Ancien parachutiste et député au style iconoclaste, Jair Bolsonaro, 63 ans, s'est fait élire avec 55% des suffrages le 28 octobre, en promettant une lutte sans merci contre la corruption et la criminalité.
Il s'est également engagé à gouverner "pour tous les Brésiliens", malgré ses nombreux dérapages racistes, machistes ou homophobes et son admiration affichée de la dictature militaire (1964-1985) qui lui ont aliéné des millions de compatriotes.
L'acte officiel qui fera de lui le 38e président du Brésil sera paraphé dans l'hémicycle de la Chambre des députés, où Jair Bolsonaro signera le registre officiel, un petit livre vert, comme tous les chefs de l'Etat brésilien avant lui.
Ensuite, le président s'engagera sous serment notamment à "défendre et appliquer la Constitution" tout en oeuvrant pour "l'Union, l'intégrité et l'indépendance du Brésil".
Mais le moment le plus attendu sera la montée de la rampe du Palais du Planalto, où il recevra des mains de son prédécesseur Michel Temer l'écharpe présidentielle, une pièce de soie jaune et verte, sertie d'or et de diamants.
Mesures de sécurité exceptionnelles
La tradition veut que le futur chef de l'Etat fasse le déplacement entre les deux places fortes du pouvoir brésilien à bord d'une Rolls-Royce décapotable, mais il pourrait opter pour une voiture blindée pour éviter tout risque d'attentat.
Le dispositif de sécurité impressionnant n'a rien à envier à celui du Mondial-2014 et des jeux Olympiques-2016, avec un système antimissile, 20 avions de chasse mobilisés et l'espace aérien fermé à 7 km à la ronde.
Jair Bolsonaro ayant frôlé la mort lors d'un attentat à l'arme blanche en plein bain de foule le 6 septembre dernier, les autorités n'ont rien laissé au hasard.
Ces mesures de sécurité très strictes ne devraient pas empêcher les partisans du président d'extrême droite d'affluer en masse vers l'Esplanade des ministères.
Entre 250.000 et 500.000 personnes venues de tout les pays sont attendues sur ce lieu emblématique où sont concentrés tous les pouvoirs de Brasilia, ville futuriste au plan en forme d'avion sortie de l'imagination de l'architecte Oscar Niemeyer et de l'urbaniste Lucio Costa au début des années 60.
La cérémonie d'investiture doit débuter à 14H30 locales (16H30 GMT), mais les plus enthousiastes seront arrivés dès le début de la matinée.
"Je suis venue de Sao Paulo et je suis très heureuse à l'idée d'assister à un moment si émouvant, nous nous attendons à un changement radical", a affirmé lundi à l'AFP Madalena Albanez Figuereido, vendeuse de 22 ans.
Rencontre Netanyahu-Pompeo
La première puissance d'Amérique Latine se prépare à un virage à 180 degrés, aussi bien sur le plan économique, que diplomatique ou des questions de société.
Lundi soir, Jair Bolsonaro a déclaré lors d'un entretien à la chaîne Record TV qu'il allait "mettre en place une politique totalement différente de ce qui a amené le Brésil à la corruption et à l'inefficacité".
Il a aussi affirmé que ses premières mesures viseraient à "débureaucratiser au maximum" et à "retirer tout le poids de l'Etat qui pèse sur ceux qui produisent".
Samedi, il avait déjà annoncé sur Twitter son intention d'autoriser par décret la détention d'armes pour toute personne au casier judiciaire vierge, assouplissant considérablement la législation actuelle.
Sont également attendues dès les premiers jours de son mandat des mesures fortes sur le plan économique, son gourou ultra-libéral Paulo Guedes préconisant notamment un vaste plan de privatisations.
La cérémonie d'investiture donnera le ton de la ligne diplomatique suivie par le futur gouvernement, en totale rupture avec la tradition de multilatéralisme du Brésil.
L'un des invités de marque à Brasilia est le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Ce dernier a révélé dimanche à Rio que Jair Bolsonaro lui avait confirmé qu'il transfèrerait bien, tôt ou tard, l'ambassade brésilienne de Tel-Aviv à Jérusalem, suivant les pas du président des Etats-Unis Donald Trump.
Mardi, M. Netanyahu doit également rencontrer le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, qui représentera M. Trump lors de l'investiture.
Cette rencontre devrait porter sur la décision de Washington de retirer les 2.000 soldats américains déployés en Syrie.
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