Les autorités vont déployer 148.000 membres des forces de sécurité, dont 12.000 dans la capitale, théâtre de scènes de guérilla urbaine lors de manifestations de ce mouvement né le 17 novembre pour un changement de cap économique du président Emmanuel Macron.
"A quoi on peut s'attendre? Au désordre, parce que manifestement les +gilets jaunes+ organisent ou désorganisent aujourd'hui leur mobilisation pour mettre le désordre", a déclaré le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner lors d'une visite dans une caserne de pompiers à Paris à la mi-journée.
"Ce que je note c'est la volonté de nuire des +gilets jaunes+ qui ne sont plus dans la manifestation", a-t-il asséné, concluant: "les inquiétudes sont partout en France".
Le ministre a aussi évoqué la menace terroriste dans un pays toujours sur le qui-vive depuis le début de la vague d'attentats jihadistes en 2015.
Selon M. Castaner, la force mobilisatrice des "gilets jaunes" s'est néanmoins essoufflée: ils étaient 32.000 dans toute la France samedi dernier, selon lui, contre 38.600 lors de leur "acte VI" le 22 décembre. Les violences et dégradations, ainsi que le nombre de blessés, ont aussi marqué le pas.
Samedi dernier, quelques heurts entre des protestataires et les forces de l'ordre ont cependant éclaté notamment à Marseille et Bordeaux. Dans le XVe arrondissement de Paris, plusieurs centaines de manifestants ont conspué les "journalistes collabos" à proximité des locaux de BFMTV et de France Télévisions.
Les "gilets jaunes", dont certains réclament la démission d'Emmanuel Macron, comptent bien se faire voir et entendre lundi soir. Certains membres de ce mouvement protéiforme ont appelé à battre le pavé sur les Champs-Elysées à partir de 20H00, au moment même où le président prononcera la traditionnelle allocution télévisée pour adresser ses voeux aux Français.
"Festif et non-violent"
Près de 9.000 personnes indiquaient lundi matin, sur le réseau social Facebook, qu'elles comptaient participer à un "acte VIII" qui se veut "festif et non-violent" et plus de 62.000 se disaient "intéressées". Par ailleurs, un groupe baptisé "gilets jaunes citoyens" indique avoir déclaré une manifestation au rond-point des Champs-Elysées lundi soir à 20H00.
Depuis un mois et demi, les "gilets jaunes" réclament une revalorisation de leur pouvoir d'achat et d'avoir davantage de poids dans les prises de décisions publiques. L'avenue des Champs-Elysées a chaque samedi servi d'épicentre de leurs revendications à Paris, tandis que les ronds-points étaient en région le coeur battant du mouvement.
Pour encadrer les protestataires, mais aussi les badauds et les touristes du monde entier qui comptent fêter 2019 dans l'agglomération parisienne, un "dispositif" de 12.000 policiers, gendarmes, pompiers et secouristes sera mis en place "pour la Saint-Sylvestre", a indiqué le préfet de police Michel Delpuech.
Dans la capitale, un périmètre de protection sera instauré dès 16H00 autour des Champs-Elysées et de la place de l'Etoile. Un spectacle son et lumière suivi d'un feu d'artifice débutera à partir de 23H sur la célèbre avenue.
A l'intérieur du périmètre, où sont strictement interdits alcools et engins pyrotechniques, pourront avoir lieu "des palpations de sécurité, des fouilles de bagages et de véhicules" selon la préfecture de police.
Les effectifs de sécurité et de secours seront également renforcés dans d'autres villes de France, notamment à Bordeaux et Nice où des "gilets jaunes" ont lancé des appels au rassemblement.
A Bordeaux, les "gilets jaunes" ont prévu de tirer un feu d'artifice à minuit depuis le pont d'Aquitaine, où ils veulent se retrouver dans la "bonne humeur".
La préfecture des Alpes-Maritimes a annoncé des "moyens en policiers et gendarmes très importants" pour la nuit du réveillon dans le département, où des "gilets jaunes" se sont donnés rendez-vous place Masséna à Nice mais aussi à leur "QG" de Saint-Isidore, un rond-point près de l'autoroute A8.
burs-gde/blb/mja
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