Le bilan est désormais de quatre morts et cinq blessés, a-t-on appris de source proche de l'enquête. Une femme de 20 ans et deux fillettes, l'une de 3 ans et l'autre "entre 5 et 7 ans", avaient été trouvées mortes jeudi soir par les pompiers.
Le feu est parti vers 21h30 d'un appartement de 100 m2 du premier étage de cet immeuble d'habitation de 18 étages situé dans le centre de la préfecture de Seine-Saint-Denis, en proche banlieue parisienne.
Jeudi soir, les trois victimes avaient été découvertes "à proximité ou dans l'ascenseur" de cet immeuble d'habitation, a précisé un porte-parole de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP), "intoxiquées par les fumées".
"L'immeuble n'était pas insalubre", a affirmé à l'AFP le maire (UDI) de Bobigny, Stéphane de Paoli, précisant que les victimes sont en cours d'identification et que l'hypothèse d'un "accident domestique" était pour l'heure privilégiée.
Le parquet de Bobigny a confié l'enquête à la police judiciaire du département.
Dans un communiqué vendredi, le bailleur social de l'immeuble, Seine-Saint-Denis Habitat, souligne que l'édifice avait fait récemment "l'objet de travaux lourds de réhabilitation de plusieurs millions d'euros" et que ses installations électriques étaient "en bon état".
Seine-Saint-Denis Habitat ajoute qu'une entreprise avait vérifié en novembre 2018 "la conformité des installations incendie" qui ont "bien fonctionné" jeudi soir.
"J'ai crié aux locataires de sortir"
Jeudi soir, le ministre de la Cohésion Sociale Julien Denormandie avait affirmé dans un tweet que "toute la lumière devra être faite sur les raisons de ce drame", en exprimant ses "pensées émues aux familles des victimes" et son "hommage au travail des équipes de secours".
L'incendie a nécessité l'intervention d'une centaine de pompiers.
Selon des témoignages recueillis par l'AFP sur place, le feu a pris dans une chambre avant de se propager. Pris de panique, les habitants de l'appartement se seraient précipités à l'extérieur en criant à leurs voisins de sortir eux aussi.
Habitante du rez-de-chaussée, Laetitia était à l'extérieur du bâtiment lorsqu'elle a vu les flammes: "J'ai crié aux locataires de sortir. Les gens ont paniqué. J'ai vu des gens sortir brûlés."
L'immeuble, situé à une centaine de mètres de la mairie de Bobigny, "n'est pas insalubre", estimait jeudi soir Sonia, une résidente du quatrième. "J'en ai vu des incendies depuis que j'habite ici, mais c'est la première fois qu'il y a des morts."
Zafer, un autre habitant de l'immeuble, affirmait avoir "déjà signalé à plusieurs reprises à l'office HLM que les normes de sécurité ne sont pas respectées dans la tour".
Le quartier Paul-Éluard regroupe plusieurs tours d'une vingtaine d'étages communiquant entre elles par une dalle centrale.
Plusieurs incendies meurtriers se sont produits en Seine-Saint-Denis cette année.
Le 30 juillet, un feu dans un immeuble d'Aubervilliers avait provoqué la mort d'une mère et de ses trois enfants. Un enfant de 10 ans avait reconnu avoir provoqué le sinistre en jouant avec un briquet et un torchon.
À peine un mois plus tard, un incendie dans un immeuble d'habitation de la même commune avait fait sept blessés graves, dont cinq enfants.
Samedi soir, deux hommes sont morts après l'incendie d'un pavillon qu'ils squattaient à Drancy.
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