La connexion des réseaux ferroviaires et routiers coréens figure parmi les mesures d'amélioration des relations bilatérales décidées par le président sud-coréen Moon Jae-in et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un lors du troisième sommet intercoréen qui a eu lieu en septembre à Pyongyang.
Les deux Corées sont toujours techniquement en guerre, le conflit s'étant achevé en 1953 sur un armistice et non un traité de paix.
Séoul a pris soin de souligner que cette cérémonie ne marquait pas le début des travaux proprement dits.
Il s'agit du "témoignage" de "l'engagement" des deux pays derrière le projet, a déclaré un porte-parole du ministère sud-coréen de l'Unification. Les travaux vont dépendre "des progrès réalisés dans la dénucléarisation du Nord et des circonstances relatives aux santions".
Mais Kim Yun Hyok, responsable des chemins de fer nord-coréens, a répété que le Sud devait cesser de suivre la ligne des Américains qui refusent de lever les sanctions contre le Nord tant qu'il n'aura pas renoncé à son arsenal nucléaire.
"Si le Sud continue de regarder par dessus son épaule pour vérifier l'humeur de quelqu'un et continue de tergiverser, la réunification n'aura jamais lieu", a-t-il dit lors de la cérémonie organisée à la gare de Panmun, dans la ville frontalière de Kaesong, en Corée du Nord.
Quelques instants après, une dizaine de représentants de chaque pays ont actionné des leviers pour reconnecter symboliquement les rails.
Certains esprits chagrins avaient craint que ce train, et les marchandises qu'il pourrait transporter, ne constituent une violation des sanctions infligées au Nord du fait de ses programmes nucléaire et balistique interdits. Mais le Conseil de sécurité de l'ONU a octroyé une exemption pour l'événement, selon la presse locale.
Deuxième sommet?
Les deux Corées ont mené en début de mois des missions d'inspection de leurs routes et chemins de fer.
Les discussions entre Pyongyang et Washington pour convaincre le Nord de renoncer à son arsenal atomique patinent.
La détente spectaculaire qui a eu lieu cette année sur la péninsule a débouché sur un sommet historique entre le président américain Donald Trump et M. Kim en juin à Singapour.
MM. Trump et Kim s'étaient alors engagés sur la "dénucléarisation complète de la péninsule coréenne" mais depuis, les deux pays s'écharpent sur la signification de cette formule, s'accusant mutuellement de mauvaise foi et de traîner les pieds.
Certains accusent Pyongyang de n'avoir pris aucun engagement concret envers la dénucléarisation et considèrent qu'il est hautement improbable qu'il abandonnera ses armes nucléaires.
Washington exige une dénucléarisation "totalement vérifiée" du Nord avant toute levée des sanctions, tandis que Pyongyang a condamné les "méthodes de gangster" des Américains accusés d'exiger son désarmement unilatéral sans faire de concession.
Ce qui n'a pas empêché M. Trump de dire lundi sur Twitter qu'il attendait avec impatience son second sommet avec M. Kim, Washington faisant savoir qu'il pourrait avoir lieu en début d'année.
Selon Séoul, des représentants des secteurs du transport russes, chinois, mongols ainsi que plusieurs ambassadeurs étrangers ont également assisté à la cérémonie, dans l'espoir que la péninsule coréenne soit un jour reliée à l'Europe via le chemin de fer transsibérien ainsi que la Chine et la Mongolie.
Les spécialistes disent toutefois que les infrastructures de transport nord-coréennes sont en si mauvais état qu'il faudra des milliards de dollars et des décennies pour les moderniser.
Avant sa division en 1948, deux lignes ferroviaires longeaient la péninsule côté occidental et oriental.
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