La personne décédée est "un fonctionnaire du ministère", a dit par téléphone à l'AFP cette source sur place, sous le couvert de l'anonymat.
D'après elle, une "voiture piégée" a tout d'abord explosé devant le bâtiment, amenant des forces de sécurité à se rendre sur le site. Des combats ont alors éclaté à l'intérieur avec "trois ou quatre assaillants".
Une deuxième explosion, "provoquée par un kamikaze", a eu lieu "au 2e étage", a-t-on ajouté de même source.
Des témoins et des médias, dont la chaîne officielle du gouvernement d'union (GNA), avaient au préalable fait état d'au moins une explosion et de coups de feu dans l'enceinte du ministère.
L'attaque a été menée par plusieurs "assaillants terroristes", avait ajouté cette chaîne TV du GNA, citant des sources anonymes au sein des ministères des Affaires étrangères et de l'Intérieur.
D'épaisses colonnes de fumée étaient visibles au-dessus du bâtiment, d'après des témoins.
La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Le pays est divisé entre plusieurs entités rivales, avec notamment la présence à Tripoli d'un gouvernement d'union nationale (GNA), soutenu par la communauté internationale, et dans l'Est, un cabinet parallèle appuyé par l'Armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée par le maréchal Khalifa Haftar.
Attaques jihadistes
Ce chaos politique et sécuritaire a favorisé l'émergence de groupes jihadistes, qui ont commis de nombreuses attaques ces dernières années.
En septembre, le groupe jihadiste Etat islamique (EI) --qui était un temps parvenu à créer un sanctuaire dans la région de Syrte (450 km à l'est de Tripoli)--, a revendiqué une attaque suicide dans la capitale contre le siège de la Compagnie nationale de pétrole (NOC). Deux personnes étaient décédées.
Quelques mois plus tôt, début mai, deux kamikazes de l'EI avaient fait 14 morts dans une attaque contre le siège de la Commission électorale à Tripoli.
La capitale libyenne a en outre été le théâtre de violences entre groupes armés rivaux, du 27 août au 4 septembre, qui ont fait plus de 60 morts.
Des pourparlers ont eu lieu ces derniers mois à Paris puis en Sicile pour tenter de faire avancer un processus politique dans ce pays de quelque six millions d'habitants miné par les divisions et les luttes de pouvoir, avec notamment la tenue d'élections.
La France en particulier avait poussé, sans succès, pour la tenue d'élections législatives et présidentielle avant la fin de l'année.
Au début du mois, le président de la Haute commission nationale électorale (HNEC), Imed al-Sayeh, a affirmé qu'un référendum sur une nouvelle Constitution en Libye pourrait se tenir en février 2019, si les conditions de sécurité étaient réunies.
Il avait rappelé que la commission, considérée comme l'une des rares institutions crédibles et indépendantes du pays, avait subi de "lourdes pertes sur le plan humain" --neuf morts sur les 14 personnes décédées-- mais aussi matérielles" lors de l'attaque "terroriste" survenue en mai.
Outre le fait de constituer un potentiel repaire de jihadistes, les pays européens s'inquiètent de la situation en Libye autour de la question des migrants: des dizaines de milliers de personnes cherchent chaque année à rejoindre les côtes italiennes à partir de la Libye où les passeurs, profitant du chaos, sont très actifs.
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