Depuis vendredi, minuit, républicains et démocrates se rejettent la responsabilité de l'impasse budgétaire ou "shutdown", qui a provoqué la fermeture partielle des administrations.
Seule pierre d'achoppement: le financement d'un mur à la frontière mexicaine que promet Donald Trump depuis sa campagne présidentielle en 2016 et auquel s'opposent farouchement les démocrates.
"C'est la veille de Noël et le président Trump plonge le pays dans le chaos", ont accusé Nancy Pelosi, chef des démocrates à la Chambre des représentants, et Chuck Schumer, son homologue au Sénat.
"La Bourse plonge tandis que le président mène une guerre personnelle contre la Réserve fédérale, juste après avoir limogé son ministre de la Défense", ont-ils asséné dans un communiqué commun.
Ayant décidé, à cause du +shutdown+, de rester à Washington plutôt que de passer les fêtes comme prévu dans sa résidence ensoleillée de Floride, le président américain a lui posté une avalanche de tweets pour justifier à tout-va sa politique.
Alors que l'incertitude pèse sur les perspectives de croissance de la première économie du monde et que Wall Street a encore chuté lundi, Donald Trump a notamment épinglé la Banque centrale américaine (Fed), "seul problème" de l'économie américaine, selon lui.
Le président américain a également évoqué le départ de son ministre de la Défense, le général Jim Mattis, dont l'annonce en fin de semaine dernière, après celle du retrait prochain des troupes américaines en Syrie, a secoué les alliés des Etats-Unis.
"L'AMERIQUE EST DE NOUVEAU RESPECTEE", a proclamé Donald Trump.
- "Guidé" par les ultra-conservateurs -
En attendant Melania Trump, qui devait le rejoindre pour Noël après être d'abord partie sans lui en Floride, Donald Trump a aussi ironisé sur les médias parlant de son isolement.
"Je suis tout seul (pauvre de moi) à la Maison Blanche en attendant que les démocrates reviennent et passent un accord sur la Sécurité à la Frontière dont on a désespérément besoin", a-t-il tweeté.
Les démocrates ont proposé de renouveler, dans le budget 2019, une enveloppe de plus de un milliard de dollars pour financer des barrières et autres mesures de contrôle à la frontière avec le Mexique. Mais pas question d'allouer cinq milliards au "mur" uniquement voulu par Donald Trump pour satisfaire, affirment-ils, sa base.
"Tant que le président est guidé" par les ultra-conservateurs, "il est dur de voir comment il pourrait présenter une solution qui pourrait passer à la fois la Chambre et le Sénat", ont souligné Nancy Pelosi et Chuck Schumer.
Les républicains détiennent jusqu'au 3 janvier la majorité au Congrès américain, mais ils ont besoin de 60 voix --et donc de votes démocrates-- au Sénat pour passer les lois budgétaires. Or, tout compromis doit au final être validé par Donald Trump, qui a le dernier mot.
Face à l'impasse, les parlementaires sont partis fêter Noël dans leurs circonscriptions. Pour l'instant, aucun vote n'est prévu jeudi, lorsque les sénateurs doivent rentrer à Washington.
Depuis ses fenêtres, Donald Trump pouvait lui sans doute constater, lundi, les effets de la fermeture de nombreux ministères, qui affectent quelque 800.000 fonctionnaires.
Le "shutdown" touche la Sécurité intérieure --qui gère justement les frontières--, la police fédérale, les Transports, le Trésor, mais aussi l'Intérieur, qui supervise les parcs nationaux.
C'est le cas du Mall, grande étendue verte au coeur de Washington, où des poubelles débordaient lundi.
Quant à l'enclos où s'élève, devant la Maison Blanche, le "sapin de Noël national", il a été fermé "pour cause d'interruption des budgets fédéraux", pouvait-on lire sur des affichettes.
Portant des lunettes aux couleurs du drapeau américain, Andrea Leoncini et son épouse Roberta sont venus de Rome pour leur lune de miel mais n'ont pas pu visiter certains monuments à cause du "shutdown".
"Nous partons ce soir pour New York (...) et espérons voir tout ce que nous avions prévu", confie Roberta.
Bonne nouvelle pour eux, la Statue de la Liberté doit rester ouverte grâce au financement de l'Etat de New York.
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