Les corps de Louisa Vesterager Jespersen, une étudiante danoise de 24 ans, et Maren Ueland, une Norvégienne de 28 ans, avaient été découverts lundi sur un site isolé dans le Haut-Atlas, dans un secteur prisé par les amateurs de marche.
L'une d'elles a été décapitée, selon une source proche du dossier, alors que le porte-parole du gouvernement Mustapha Khalfi a dénoncé un acte "terroriste".
Au total, quatre suspects ont été arrêtés dans la grande ville touristique de Marrakech où des habitants se disaient vendredi sous le choc de ces meurtres.
L'avion à bord duquel se trouvent les corps des deux jeunes randonneuses a quitté l'aéroport de Casablanca vers 12h15 (11h15 GMT) pour Copenhague, a dit à l'AFP un porte-parole de la Direction générale de la sûreté nationale.
"Sous le choc"
Le premier suspect, appartenant à "un groupe extrémiste", avait été interpellé dès lundi, avant que les trois autres ne soient appréhendés jeudi après diffusion d'un avis de recherche.
Les enquêteurs marocains cherchent encore à authentifier une "vidéo relayée sur les réseaux sociaux, présentée comme montrant le meurtre d'une des deux touristes", selon le procureur de Rabat.
"A ce stade, il n'y a aucune preuve tangible que la vidéo n'est pas authentique", a indiqué vendredi la police criminelle norvégienne (Kripos).
L'enquête s'emploie à "vérifier le mobile terroriste qui est soutenu par des preuves et par les données de l'enquête", a indiqué jeudi dans un communiqué le Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ), une unité de police d'élite chargée des investigations sur le terrain.
A Rabat, le procureur a confirmé jeudi soir l'authenticité d'une autre vidéo montrant cette fois quatre hommes, présentés comme les suspects du meurtre, en train de prêter allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi, chef du groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Tous ont été arrêtés à Marrakech, à une heure de route du lieu du meurtre.
L'un des suspects, Younes Ouaziyad, 27 ans, vivait avec ses parents dans le quartier populaire Al-Azzouzia, où de modestes immeubles à la construction inachevée font face à des résidences avec piscine.
Ses proches et ses voisins se disaient vendredi "sous le choc". "C'était un garçon sans histoire, discret. Rien ne pouvait laisser croire qu'il pourrait faire ça", déclare à l'AFP Abdelaati, 35 ans, un vendeur de légumes du quartier.
"Crime barbare"
Le chef du gouvernement Saad-Eddine el Othmani a dénoncé un "crime odieux", alors que la presse locale faisait part de sa "colère" et son "horreur" devant un acte "barbare".
"Ces assassins nous font honte", écrit le quotidien l'Economiste, qualifiant le meurtre de "terrible choc, pour tout le monde".
"L'opinion publique crie vengeance" et "réclame la peine de mort", ajoute le quotidien marocain qui cite des pétitions en ce sens circulant sur les réseaux sociaux.
Des condamnations à la peine capitale sont toujours prononcées au Maroc, mais un moratoire est appliqué de facto depuis 1993 et son abolition fait débat.
Des médias marocains s'inquiètent par ailleurs des possibles répercussions du meurtre sur le tourisme, secteur clé de l'économie puisqu'il représente 10% de la richesse du pays et constitue le deuxième employeur après l'agriculture.
Épargné jusqu'ici par les attentats de l'EI, le royaume - qui revendique une politique très active en matière de lutte antiterroriste - avait été meurtri par des attaques à Casablanca (33 morts en 2003) et à Marrakech (17 morts en 2011).
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