Un homme qui avait appelé à tuer les policiers et leurs familles au Mont-Saint-Michel (Manche), provoquant l'évacuation du site, a vu sa peine alourdie vendredi en appel à Caen (Calvados) à huit mois de prison dont trois ferme. En première instance le 10 octobre à Coutances, il avait été condamné à 350 euros d'amende et trois ans de contrainte pénale, avec obligation de soins. Le prévenu de 36 ans, qui s'est à nouveau excusé à la barre vendredi, n'ira toutefois pas en prison car il a déjà effectué cinq mois et demi de préventive.
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Ce cariste schizophrène, qui n'avait pas pris son traitement le jour des faits, reconnaît avoir lancé le dimanche 22 avril devant de nombreux témoins dans les rues du Mont-Saint-Michel "à mort les keufs, faut tous les buter", "il faut tuer leurs familles et leurs enfants" et avoir qualifié les forces de l'ordre de "nazies". Le prévenu de confession juive "n'a pas hésité à tenir ces propos tout à fait inquiétants pendant près de trois quarts d'heure", a souligné l'avocat général Pascal Chaux qui avait requis 18 mois de prison dont six avec sursis.
Le magistrat a rappelé "les répercussions médiatiques des faits, avec le "déploiement considérable" de forces de l'ordre et la fermeture de 8h30 à 13h15 d'un "site mondialement connu" classé par l'Unesco. Après avoir pris un café dans une auberge, l'homme avait souhaité jongler dans la rue mais lorsqu'on lui avait signalé qu'il fallait d'abord demander l'autorisation à la police, il s'était énervé et avait lancé ces propos injurieux. Le prévenu a expliqué vendredi être arrivé au Mont-Saint-Michel "très stressé" par un rendez-vous le lendemain avec une juge de Bobigny au sujet de sa fille de neuf ans. Il a précisé vouloir reprendre contact avec l'enfant dont la mère l'avait privé il y a neuf ans et qui vit aujourd'hui dans une famille d'accueil.
L'homme, qui avait huit condamnations à son casier, majoritairement pour des affaires de stupéfiants et d'outrages, a été arrêté le 22 avril vers 23 heures sur le périphérique de Caen après s'être vanté des faits dans une station-service de l'A84 devant des témoins. "Le reproche principal" est le retentissement "médiatique" de l'affaire, a estimé vendredi son avocat, Emmanuel Lemière. "Mon client a cette allure un peu rigide" mais "les terroristes ne font pas ce genre de déclarations", a plaidé Me Lemière, évoquant "une forme hypertrophiée" selon lui "du principe de précaution" ce jour-là au Mont-Saint-Michel.
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