"La décision a été prise. Il y aura un retrait important" d'Afghanistan, a déclaré ce responsable sous couvert d'anonymat.
Cette annonce surprise, qui intervient alors que des "pourparlers de réconciliation" entre les Etats-Unis et les talibans afghans se sont déroulés cette semaine à Abou Dhabi, a pris de court de hauts responsables et des diplomates interrogés par l'AFP à Kaboul. Le gouvernement afghan n'a pour sa part pas réagi dans l'immédiat.
Quelque 7.000 des 14.000 soldats américains présents en Afghanistan seraient concernés par le retrait, rapportent le Wall Street Journal et le New York Times.
Ces troupes opèrent à la fois dans une mission de l'Otan en soutien aux forces afghanes et pour des opérations séparées de lutte contre le terrorisme.
Les deux décisions de M. Trump sur la Syrie et l'Afghanistan sont susceptibles d'avoir des conséquences géopolitiques majeures dans les régions concernées. Elles interviennent en outre au moment où Washington tentait d'encourager un accord de paix avec les talibans.
L'émissaire américain pour la paix en Afghanistan, Zalmay Khalilzad, a rencontré leurs représentants à plusieurs reprises ces derniers mois et vient juste d'achever une tournée dans la région. Il avait auparavant exprimé l'espoir de parvenir à un accord de paix avant l'élection présidentielle prévue en Afghanistan en avril.
On ignorait dans l'immédiat si M. Khalilzad et le gouvernement afghan avaient été informés à l'avance de la décision de M. Trump. Un porte-parole du président Ashraf Ghani s'est dans un premier temps borné à indiquer que "s'il y a une réaction du gouvernement afghan, nous la rendrons publique ultérieurement".
Mais pour des spécialistes du dossier afghan, la décision américaine revient à accorder une énorme victoire tactique aux talibans sans qu'ils aient eux-mêmes à faire la moindre concession.
"Si vous êtes les talibans, Noël arrive en avance", résume pour l'AFP un haut diplomate étranger sous couvert d'anonymat.
"Envisageriez-vous un cessez-le-feu si votre principal adversaire venait juste de retirer la moitié de ses effectifs ?", souligne-t-il.
Donald Trump a pris sa décision mardi, selon le responsable américain, le même jour où il a annoncé au Pentagone son intention de retirer les troupes américaines de Syrie.
Cette annonce a conduit jeudi le ministre américain de la Défense Jim Mattis à présenter sa démission. "Parce que vous avez le droit d'avoir un ministre de la Défense dont les vues sont mieux alignées sur les vôtres (...) je pense que me retirer est la bonne chose à faire", a-t-il écrit dans une longue lettre adressée au président et rendue publique par le Pentagone.
Jim Mattis et d'autres conseillers militaires de premier plan avaient convaincu l'an dernier le milliardaire républicain, d'abord réfractaire à cette idée, d'envoyer des milliers de troupes supplémentaires en Afghanistan, où les talibans commençaient à regagner du terrain face aux forces afghanes.
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