"Parce que vous avez le droit d'avoir un ministre de la Défense dont les vues sont mieux alignées sur les vôtres (...) je pense que me retirer est la bonne chose à faire", écrit l'ancien général des Marines dans cette lettre datée de jeudi, au lendemain de l'annonce du retrait militaire américain de Syrie, auquel il était farouchement opposé.
Quelques minutes auparavant, Donald Trump avait indiqué, sur Twitter, que Jim Mattis quitterait ses fonctions fin février.
Dans cette missive d'une page et demie, M. Mattis énumère ses convictions, impliquant qu'elles diffèrent totalement de celles du président, sans toutefois mentionner explicitement le retrait de Syrie.
"La force de notre nation est inextricablement liée à la force de notre système unique et complet d'alliances et de partenariat", écrit le chef du Pentagone, rappelant au président que "les 29 démocraties de l'Otan ont démontré la solidité de leur engagement en combattant à nos côtés après les attaques du 11-Septembre contre l'Amérique".
La coalition antijihadiste, qui regroupe 74 pays, en est une autre preuve, ajoute-t-il.
"Comme vous, j'ai dit depuis le début que les forces armées des Etats-Unis n'avaient pas pour vocation à être le gendarme du monde", poursuit-il, en référence à la justification par M. Trump de retirer au plus vite les 2.000 soldats américains déployés en Syrie.
Mais "il faut traiter les alliés avec respect", ajoute-t-il, et "nous devons faire tout notre possible pour favoriser un ordre international propice à notre sécurité, notre prospérité et nos valeurs, et nous sommes renforcés dans cet effort par la solidarité de nos alliances".
"De même je suis convaincu qu'il nous faut être résolus et sans ambiguïté dans notre approche envers les pays dont les intérêts stratégiques sont de plus en plus opposés aux nôtres", ajoute le ministre de la Défense, citant la Russie et la Chine.
M. Mattis précise qu'il quittera ses fonctions le 28 février "une date qui devrait donner suffisamment de temps pour nommer et confirmer un successeur" et lui permettre de participer à une dernière réunion ministérielle de l'Otan, prévue en février à Bruxelles.
"Je m'engage à faire tous les efforts pour assurer une transition en douceur", conclut-il dans ce message qui montre sans ambiguïté que ce départ se fait à des conditions qu'il a lui-même fixées.
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