Le chef de la majorité républicaine au Sénat Mitch McConnell a expliqué aux sénateurs que le texte déposé mercredi par les républicains fournirait "les ressources nécessaires pour poursuivre normalement les opérations jusqu'au 8 février".
Cette initiative devrait éviter la fermeture de nombreux services fédéraux pendant les fêtes de fin d'année, avec des dizaines de milliers de fonctionnaires placés en congé sans solde et des ministères comme la Sécurité intérieure, la Justice, l'Intérieur ou encore le département d'Etat perturbés.
Suite au vote favorable du Sénat, le texte doit être adopté par la Chambre des représentants, puis être promulgué par le président Donald Trump avant vendredi minuit, lorsque la loi de financement actuelle arrive à échéance.
"C'est une bonne chose que nos collègues républicains au Sénat aient enfin compris qu'ils ne devraient pas paralyser le gouvernement en raison d'un mur qui n'a pas assez de soutien pour être adopté par la Chambre ou le Sénat et qui n'est pas soutenu par une majorité du pays", a déclaré Chuck Schumer, chef de la minorité démocrate au Sénat.
Les responsables démocrates et républicains du Congrès ont envoyé des signaux clairs sur le fait que les deux chambres allaient adopter le texte.
"Les démocrates sont prêts à financer totalement et de manière responsable notre administration en janvier et nous apportons notre soutien à cette résolution de continuité", a indiqué la démocrate Nancy Pelosi, qui devrait prendre en janvier la tête de la Chambre des représentants.
Des conseillers à la Maison Blanche ont indiqué à des médias américains que M. Trump était enclin à promulguer cette mesure.
Ce serait un revers pour celui qui a prévenu à maintes reprises qu'il n'y aurait pas d'accord budgétaire si le Congrès ne débloquait pas 5 milliards de dollars pour construire un mur à la frontière avec le Mexique, l'une de ses principales promesses de campagne. Or le texte déposé au Sénat mercredi ne prévoit pas de financement pour cette construction.
Le président a même lancé la semaine dernière qu'il serait "fier" de paralyser l'administration faute d'obtenir ce qu'il voulait pour sécuriser la frontière sud des Etats-Unis.
Il fulminait encore mercredi matin sur Twitter: "Dans notre pays, tellement d'argent a été gaspillé, pendant tellement d'années, mais lorsqu'il s'agit de la Sécurité à la frontière et de l'Armée, les démocrates luttent jusqu'à la mort".
"Nous avons gagné concernant l'Armée, qui est en train d'être totalement reconstruite. D'une façon ou d'une autre, nous gagnerons concernant le Mur!", a-t-il poursuivi.
Plusieurs républicains conservateurs ont critiqué l'initiative de Mitch McConnell, estimant qu'il n'y avait aucune excuse à jeter l'éponge concernant le financement du mur frontalier.
Repousser l'échéance au 8 février revient à offrir un "cadeau de Noël" aux démocrates, a tweeté Mark Meadows, président du Freedom Caucus, puissant groupe ultra-conservateur de la Chambre.
Selon lui, "les démocrates vont gagner, le mur ne sera pas construit et le Congrès aura une fois de plus botté en touche alors que nous aurions dû prendre position".
La porte-parole de l'exécutif Sarah Sanders a semblé ouvrir mardi la porte à une alternative: "Nous avons d'autres moyens d'arriver aux 5 milliards", a-t-elle déclaré sur Fox News. "In fine, nous ne voulons pas fermer les administrations fédérales, nous voulons fermer la frontière".
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