"C'est un retrait total", qui interviendra "aussi rapidement que possible", a indiqué mercredi à l'AFP un responsable américain sous couvert d'anonymat, précisant que la décision avait été prise mardi.
Quelque 2.000 soldats américains sont actuellement déployés dans le nord de la Syrie, essentiellement des forces spéciales présentes pour combattre l'EI et entraîner les forces locales dans les zones reprises aux jihadistes.
"Nous avons vaincu le groupe Etat islamique en Syrie, la seule raison pour moi pour laquelle nous étions présents pendant la présidence Trump", a tweeté le président américain, sans autres précisions.
Nombre d'observateurs mettent régulièrement en garde contre un retrait américain précipité qui laisserait la voie libre en Syrie aux alliés du régime de Bachar al-Assad, à savoir la Russie, grande rivale des Etats-Unis, et l'Iran, véritable bête noire de l'administration Trump.
Le locataire de la Maison Blanche, élu sur le slogan "l'Amérique d'abord", a, à plusieurs reprises, exprimé le souhait de "ramener les troupes à la maison".
Ses arguments, maintes fois avancés sur les estrades de campagne? L'engagement des Etats-Unis au Moyen-Orient coûte des milliards de dollars, qui seraient mieux dépensés au profit du contribuable américain, et il faut laisser "d'autres", notamment les pays arabes du Golfe, faire le travail sur place.
"Laisser un vide"
Mais plusieurs membres de son administration ont exprimé leurs différences sur ce dossier sensible.
Au printemps, lorsque le sujet avait été remis sur la table, un compromis pour confirmer le statu quo sans heurter la susceptibilité du magnat de l'immobilier avait été trouvé: l'administration avait affirmé que le retrait restait l'objectif, mais aucun calendrier n'avait été fixé.
La semaine dernière encore, l'émissaire des Etats-Unis pour la coalition internationale antijihadistes, Brett McGurk, assurait que les Américains avaient vocation à rester encore pendant un bon moment en Syrie.
"Même si la fin du califat en tant que territoire est maintenant clairement à portée de main, la fin de l'EI prendra beaucoup plus longtemps", avait-il dit devant la presse à Washington, car "il y a des cellules clandestines" et "personne n'est naïf au point de dire qu'elles vont disparaître" du jour au lendemain.
"Personne ne déclare mission accomplie", avait-il insisté. "Nous avons bien entendu appris beaucoup de leçons dans le passé, donc nous savons qu'une fois que les territoires sont libérés, on ne peut pas simplement plier bagage et partir".
A plusieurs reprises, le ministre américain de la Défense Jim Mattis a lui aussi mis en garde contre un départ précipité de la Syrie, évoquant le risque de "laisser un vide qui puisse être exploité par le régime d'Assad ou ses soutiens".
Le sénateur républicain Lindsey Graham a immédiatement exprimé ses réserves mercredi, estimant sur Twitter que "le retrait de cette petite force américaine en Syrie serait une énorme erreur, façon Obama".
"Le groupe EI n'est pas vaincu en Syrie, en Irak, et certainement pas en Afghanistan, où je viens d'effectuer une visite", a-t-il martelé.
"Nous sommes sur le point de faire la même erreur que nous avons fait tant et tant de fois au Moyen-Orient au cours des 20 années écoulées", a de son côté déploré Ilan Goldenberg, ancien haut diplomate sous Barack Obama.
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