Les véhicules de police sortent au compte-gouttes, mercredi 19 décembre 2018, du commissariat de police de Rouen (Seine-Maritime). Seules les urgences sont assurées, expliquent les responsables syndicaux qui ont appelé ensemble à la mobilisation du jour.
Les revendications sont multiples. Elles portent sur la revalorisation du point d'indice des policiers, gelé depuis 2008, la restauration d'un seul jour de carence et non trois, le paiement des heures supplémentaires, le renouvellement du matériel, des effectifs supplémentaires… Et aussi une reconnaissance de la part de la hiérarchie.
Un policier non syndiqué de la compagnie d'intervention, sous couvert d'anonymat (devoir de réserve oblige) témoigne : "le premier jour de mobilisation des gilets jaunes, j'ai travaillé de 5 heures à 18 heures, on ne m'a même pas apporté une bouteille d'eau." L'un de ses collègues abonde et explique n'avoir eu qu'un seul jour de repos en deux semaines. "J'en suis à plus d'une centaine d'heures supplémentaires qui n'ont pas été réglées, explique-t-il, à cause du rab au rond-point des Vaches".
Alors, les 300 euros promis par Christophe Castaner, ministre de l'Intérieur, en prime exceptionnelle pour les policiers mobilisés sur ces manifestations, semblent bien peu de chose et trop éphémères pour apaiser la colère des fonctionnaires. "Des vacations ont duré jusqu'à 23 heures, ajoute Yan Bertrand, délégué départemental pour le syndicat Unité SGP-police FO. Les collègues nous disent 'on n'en peut plus'. Cela joue sur leur vie de sociale et leur vie de famille. 300 euros, au regard de toutes ces concessions, ce n'est rien du tout."
Bonus Audio : le reportage de Tendance Ouest
Mobilisation de policiers
Bientôt l'acte 2
Le pouvoir d'achat, c'est la revendication numéro 1 des policiers mobilisés sur le terrain, ce qu'ils ont de commun d'ailleurs avec les gilets jaunes. Un policier de l'unité d'assistance administrative et judiciaire affirmait avoir "mis son gilet jaune sur son tableau de bord. Mais je ne participe pas aux actions car je ne veux pas qu'on pense que je cherche à les infiltrer".
Les policiers sont prêts, si rien ne bouge, à se mobiliser à nouveau en montant en puissance. "Si on ne répond pas à nos attentes, il y aura sûrement un acte 2", lance l'un d'eux.
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