La décision tant attendue de la chambre commerciale du tribunal doit être annoncée au cours d'un comité d'entreprise prévu à 10H00, selon la direction qui précise qu'elle "doit publier un communiqué de presse peu après 10H00" pour la rendre publique.
Le CE sera suivi à 14H00 d'une assemblée générale du personnel.
"On est dans le stress, vraiment très impatients", a souligné Nacim Bardi, délégué syndical CGT, interrogé par l'AFP à la veille de cette décision maintes fois reportée depuis le placement en redressement judiciaire de l'aciérie en janvier.
Le syndicaliste espère un jugement "positif pour continuer une nouvelle aventure avec le groupe Altifort" et pour que le personnel n'ait pas "mené ce combat pour rien".
"Tous les voyants sont au vert", a cependant estimé Nicolas Lethellier, autre délégué CGT, précisant que les salariés s'attendaient "tous à une bonne nouvelle".
A l'issue de l'audience de la chambre commerciale qui avait mis son jugement en délibéré le 12 décembre, le président d'Ascoval, Cédric Orban, l'avait lui-même assuré : "Tous les avis sont favorables à la reprise par Altifort, notamment ceux de l'administrateur judiciaire, des salariés, du juge commissaire et du procureur, il n'y a plus de clause suspensive".
"L'offre de reprise est solide, il y a raison à être optimiste, mais on a appris à être prudents", avait-il tout juste tempéré.
Le directeur général d'Altifort, Bart Gruyaert, seul candidat en lice, avait rappelé le détail de son offre de reprise, pour un montant de 152 millions d'euros.
Elle se décompose en 47 millions d'euros de fonds publics "sous forme de prêt" (25 millions de l'Etat, 12 de la Région Hauts-de-France et 10 de Valenciennes-Métropole), 35 millions d'apport d'Altifort, 40 millions de crédit-bail pour le financement d'un futur train à fil et 30 millions d'affacturage.
Rachats successifs
Créée en 1975 par Vallourec et devenue Ascoval en 2017, l'aciérie de Saint-Saulve attend un repreneur depuis la liquidation judiciaire en février 2018 du groupe Asco Industries, à qui le sidérurgiste Vallourec avait cédé 60% de l'usine, tout en conservant 40% des engagements de commandes.
Fin janvier 2018, le suisse Schmolz+Bickenbach avait acquis la plupart des actifs d'Asco Industries, sans inclure Ascoval dans le périmètre de cette reprise. En conséquence, Ascoval était parti à la recherche de son propre repreneur.
L'offre de départ d'Altifort impliquait que Vallourec maintienne pendant un an et demi son niveau actuel de commandes, mais le sidérurgiste a refusé, obligeant le gouvernement et le groupe franco-belge à travailler sur une proposition alternative avec des sources de financement et des clients supplémentaires.
Constitué il y a quatre ans, Altifort, groupe métallurgique basé à Ham (Somme) et propriété de Stanislas Vigier, son président, et de Bart Gruyaert, a grandi par rachats successifs. Il atteint désormais un effectif de 1.500 salariés, dont 1.370 en France pour un chiffre d'affaires prévisionnel annoncé de 200 millions d'euros cette année.
Le gouvernement s'est fortement impliqué dans les négociations pour la reprise d'Ascoval, l'Etat s'engageant in fine à apporter 25 millions dans l'escarcelle.
Dès 2015 déjà, Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie, avait assuré devant les salariés de l'usine de Saint-Saulve qu'"il n'y aura(it) aucune fermeture de site et aucun départ contraint".
L'Etat, avait-il précisé, est à la recherche de "partenaires pour entrer au capital de cette aciérie". La conclusion, au moins provisoire, de cette recherche semée d'embuches pourrait donc intervenir ce mercredi.
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