La journée qui s'annonçait riche en plateaux de télé, studios de radio et séances de dédicace a commencé sur le coup de midi au siège parisien de la Caisse d'Épargne, où elles ont été accueillies sur les airs de "Crazy in love" de Beyoncé et de "Allright" de Jain, avec des "championnes d'Europe! championnes d'Europe!".
Elle s'est terminée par une réception à l'Élysée vers 19h30, la délégation étant accueillie par le président Emmanuel Macron et la ministre des Sports Roxana Maracineanu.
"C'est toujours sympa de mettre les pieds là-bas. On sait que ce n'est pas donné à tout le monde", a dit Allison Pineau.
Les voix des joueuses étaient un peu cassées par la fête qui a suivi le sacre de Paris-Bercy. "Je ne sais pas à quelle heure je suis rentrée, je n'ai pas toute la soirée en tête, mais c'était chouette de pouvoir partager la soirée avec des gens qui nous suivent et nous soutiennent au quotidien", a raconté Manon Houette.
"La voie est royale"
D'ici à Tokyo-2020, il y aura une étape, le Mondial-2019, organisé en décembre prochain au Japon également, dans le sud de l'archipel, où les Bleues tenteront de conserver le titre conquis en Allemagne l'an passé et surtout d'entretenir la dynamique qui les a menées au sommet de leur sport en trois ans.
Dans la course à l'or olympique, la France a pris une longueur d'avance en décrochant la première son ticket, bonus qui accompagnait le titre européen. "On s'est enlevé beaucoup de pression. Se qualifier pour les Jeux, c'est très difficile et très important. On vit toute l'olympiade dans l'angoisse de ne pas y aller. La voie est royale, captivante", a dit le sélectionneur Olivier Krumbholz.
Ce sont même six années de travail sans la pression des TQO (tournois de qualification olympiques) dont va profiter le hand féminin français puisque les Bleues joueront quoi qu'il arrive à Paris-2024.
Les douze derniers mois resteront peut-être dans l'histoire du handball comme le moment de la passation de pouvoir entre la Norvège, dominatrice depuis près de vingt ans, et la France. L'an passé, les Bleues avaient renversé les Scandinaves en finale du Mondial et cette année ces dernières ont échoué au tour principal, même s'il faut souligner que cela n'a tenu qu'à un but au goal-average et que la Norvège jouait sans sa star Nora Mörk.
"Personnaliser des parcours"
"Les faits parlent en notre faveur. Depuis Rio, on a fait tous les Final Four (argent aux JO-2016, bronze à l'Euro-2016, or au Mondial-2017 et à l'Euro-2018). Même si la Norvège sera toujours là et ne va rien lâcher, on est peut-être au tournant d'un cycle. Je pense qu'elle va moins régner et que d'autres nations vont être amenées à le faire. Même si on reste fragiles, (c'est) un cap qui a été franchi. L'équipe de France féminine a de belles années à venir", a estimé Allison Pineau, l'une des anciennes du groupe, qui a connu la période sans médaille (2012, 2013, 2014, 2015).
Cet avenir devrait se construire en grande partie avec les mêmes joueuses. Sur les dix-huit impliquées dans l'Euro, seules cinq ont dépassé les trente ans, et de peu: l'ailière et capitaine Siraba Dembélé (32 ans), les arrières Camille Ayglon (33 ans) et Alexandra Lacrabère (31 ans), la gardienne Amandine Leynaud (32 ans) et le pivot Béatrice Edwige (30 ans).
Aucune n'a pour le moment annoncé sa retraite. Le sélectionneur a déjà dit qu'il était prêt à "personnaliser des parcours". "On a une fille qui n'a pas encore 18 ans (Pauletta Foppa) et d'autres qui ont 33 ans. Il y a besoin de repos chez certaines qui ont beaucoup enchaîné et besoin de travail chez les jeunes. On ne va pas faire un programme à la carte, mais un programme intelligent", a dit Krumbholz.
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