La dernière assemblée plénière de 2018 se tient lundi 17 décembre à Caen (Calvados). L'occasion pour les élus régionaux de se pencher sur le budget de 2019, marqué par un investissement de 763 millions d'euros. "C'est du jamais vu", a souligné le président de la Région, Hervé Morin, lors d'une rencontre avec la presse, vendredi 14 décembre 2018 à Rouen (Seine-Maritime).
Il note aussi le "taux d'exécution budgétaire de plus de 95 %". "Les services sont ultra-motivés et aucune collectivité n'affiche un tel taux", poursuit Hervé Morin qui projette un investissement encore en hausse en 2020, à 800 millions d'euros. À titre de comparaison, en 2018, il était de 530 millions d'euros.
L'arrivée des nouveaux trains
C'est le premier poste de dépenses pour la Région : la mobilité avec les travaux dans les gares et sur les voies, pour préparer notamment l'arrivée des nouveaux trains sur les lignes Intercités en 2020. 60 % du budget d'investissement est consacré à la mobilité. Mais le Conseil économique, social et environnemental régional de Normandie s'inquiète de cette part très grande consacrée aux rails et d'un déficit d'exploitation annuel d'environ 25 millions d'euros à partir de 2020.
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"On nous dit maintenant que l'on met trop d'argent dans le rail, s'agace Hervé Morin, surtout quand on sait que la LNPN est abandonnée dans sa globalité." Avec ces investissements, le président de la Région entend "regagner de la clientèle avec un système qui marche".
"Les lignes étaient rentables avant et elles se sont dégradées, donc les gens ne prennent plus le train", expose Hervé Morin qui ajoute que, lui-même, "ne prend jamais le train". "Nous allons augmenter l'offre ferroviaire de 25 % en termes de fréquence et de trajet avec des trains supplémentaires sur certaines lignes."
Évolution de la formation
Après la mobilité, l'autre poste de dépense majeur pour la région, ce sont les lycées. "Nous voulons faire évoluer les lycées vers des formations utiles pour les jeunes", explique Hervé Morin. Il annonce ainsi la fermeture de six filières à la rentrée 2019 dans des lycées professionnels normands. Les formations dans l'administration et le secrétariat sont notamment visées car elles sont "sans débouché".
Hervé Morin sur les lycées
Le président de la Région Normandie veut aussi travailler sur l'orientation des jeunes. Il va réunir l'été prochain différents acteurs de la formation qu'il va "enfermer pendant 36 heures" pour bâtir cette nouvelle offre d'orientation pour les jeunes.
Gérer le Brexit
Il y a un dossier qui inquiète la région, c'est la gestion du Brexit d'ici le 31 mars 2019. Hervé Morin est en discussion avec Matignon concernant l'avenir des ports normands dans ce dossier : Dieppe (Seine-Maritime), Caen et Cherbourg (Manche). Des contrôles phytosanitaires et vétérinaires devront être mis en place, en plus des contrôles douaniers, "puisque la Grande-Bretagne sera considérée comme un pays tiers".
Sauf que le président de la région dénonce le manque de "préparation" dans le ministère de l'Agriculture pour mettre en place les postes nécessaires au sein des ports normands. 140 emplois doivent être mis en place. "Il n'est pas acceptable pour les trois ports gérés par la Région, que nous n'ayons pas la possibilité de faire ces contrôles sinon il n'y a plus de trafic et donc c'est la mort des ports."
Hervé Morin sur le Brexit
Au-delà du manque de postes, il y a également des investissements chiffrés à 30 millions d'euros à réaliser dans les trois ports normands, notamment pour mettre en place des parkings supplémentaires pour accueillir les poids lourds le temps du dédouanement.
Les autres dossiers
Parmi les autres dossiers qui vont occuper la Région Normandie figure l'avenir d'une partie du bâtiment du conseil région situé à Rouen. Il présente d'importantes fissures et, d'après Hervé Morin, "il y a une chance sur deux pour devoir le raser".
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Autre interrogation : les concerts organisés par la Région pendant l'Armada 2019. Les premiers noms ne devraient être dévoilés qu'en février 2018. Seule certitude, le Rouennais Petit biscuit n'en fera pas parti, "il sera au Japon", pendant l'Armada.
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