L'homme "faisait partie des soldats" du groupe Etat islamique, a affirmé peu après Amaq, son média de propagande, cité par le groupe de surveillance des réseaux extrémistes SITE.Le groupe EI appelle régulièrement à viser les pays, dont la France, membres de la coalition internationale anti-jihadiste en Syrie et en Irak.
Chérif Chekatt a été abattu dans le quartier du Neudorf, là où sa trace avait été perdue après son équipée sanglante mardi.
"A 21H00, un équipage de la brigade spécialisée de terrain, composé de trois fonctionnaires de la police nationale, a aperçu un individu qui déambulait sur la voie publique au niveau du 74 de la rue du Lazaret. Cet individu correspondait au signalement de la personne recherchée depuis mardi soir", a indiqué le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, lors d'un point de presse à la préfecture du Bas-Rhin.
Ils ont tenté de l'interpeller mais Chekatt s'est "retourné, faisant face aux fonctionnaires de police en tirant. Ils ont alors immédiatement riposté" et tué l'assaillant.
Il était seul au moment où il a été abattu et se trouvait au pied d'un immeuble, d'après une source policière.
Un très important dispositif de police était déployé jeudi soir, a constaté un journaliste de l'AFP.
"J'ai vu les voitures commencer à fermer la rue, des policiers cagoulés en train de courir (…) Ensuite, on a entendu des coups de feu, +bim, bim +bim+, et voilà, quoi", a raconté Saïf, 40 ans, à l'AFP.
"Repéré"
Des dizaines de véhicules de police ont convergé autour de la rue Lazaret, a constaté un journaliste de l'AFP. Un périmètre de sécurité bloquait l'accès à la rue.
Les forces de l'ordre ont été applaudies par les badauds, rassemblés au niveau du périmètre de sécurité. "Bravo !!!", ont lancé certains d'entre eux.
Quelques minutes auparavant, un hélicoptère doté d'un puissant projecteur avait survolé le quartier du Neudorf.
Des appels et des témoignages ont été déterminants. Selon une source proche de l'enquête, une femme avait signalé avoir vu Chekatt dans l'après-midi. Elle avait remarqué qu'il ressemblait au fugitif et qu'il était blessé au bras.
Cette femme l'a ensuite signalé à la police, répondant à un appel à témoins qui avait été lancé mercredi soir.
Le président de la République et le Premier ministre ont été informés de la situation, a indiqué Christophe Castaner, et le procureur de Paris, Rémy Heitz, devait se rendre sur place "pour confirmer l'identité du suspect".
"Le fait qu'il soit arrêté, oui c'est un soulagement (...) On ne se sentait pas vraiment trop en sécurité", a dit à l'AFP Arthur, 18 ans, un habitant du quartier.
Plus de 700 membres des forces de l'ordre, dont 280 enquêteurs de la police judiciaire, selon M. Castaner, étaient à la recherche du suspect depuis l'attentat et plusieurs opérations de police avaient déjà eu lieu au Neudorf, quartier du sud de Strasbourg, où Chérif Chekatt, 29 ans, avait grandi.
Mardi soir, peu avant 20H00, il avait pénétré dans le centre historique de la ville au coeur du marché de Noël et avait ouvert le feu à plusieurs reprises sur les passants.
Porteur d'une arme de poing et d'un couteau, il avait ensuite échangé des tirs avec les forces de l'ordre, qui l'ont blessé au bras, avant de réussir à s'enfuir en taxi. Des témoins l'avaient entendu crier "Allah Akbar".
"Fiché S"
Né à Strasbourg, Chérif Chekatt avait un passé judiciaire très lourd (27 condamnations en France, Allemagne et Suisse) et était fiché "S" ("sûreté de l'État") pour sa radicalisation islamiste.
A chacun de ses séjours en prison - il avait une affiche de Ben Laden dans une de ses cellules - il avait été repéré son prosélytisme "parfois agressif", selon une source proche de l'enquête. Il était suivi activement depuis sa sortie de prison, et ce jusqu'à mardi, sans que des velléités de passage à l'acte ne soient détectées.
Mercredi soir, la police nationale avait lancé un appel à témoins pour retrouver cet "individu dangereux" de 1,80 m, "peau mate", "corpulence normale" et qui présente une "marque sur le front".
Trois personnes sont toujours entre la vie et la mort, et trois blessés sont sorties de l'hôpital, a indiqué Christophe Castaner à la préfecture à Strasbourg, où il était arrivé jeudi en début de soirée. Il a annoncé la réouverture vendredi du marché de Noël de la ville, fermé depuis mardi soir.
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