En réaction, l'armée israélienne a annoncé le bouclage de Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie et l'envoi de bataillons d'infanterie en renfort.
Au même moment, sans lien direct apparent avec les évènements de Cisjordanie, un Palestinien a été abattu après avoir blessé à l'arme blanche deux policiers dans la Vieille ville à Jérusalem-Est annexée.
Ces derniers mois, la Cisjordanie, territoire occupé depuis plus de 50 ans par l'armée israélienne, a connu une recrudescence de violences qui a poussé des responsables israéliens à distiller les mises en garde, au moment précis où un calme précaire revenait dans la bande de Gaza, autre territoire palestinien.
Au pouvoir à Gaza, le mouvement palestinien Hamas, bête noire d'Israël, a revendiqué les attaques anti-israéliennes survenues le 7 octobre et le 9 décembre derniers.
Jeudi matin, une attaque à l'arme à feu, la troisième depuis octobre, a eu lieu en Cisjordanie.
Selon l'armée, un homme est descendu d'une voiture, probablement conduite par un complice, et a ouvert le feu sur des soldats et civils à un arrêt de bus sur la principale route de Cisjordanie, non loin de Ramallah, dans un secteur où les colonies israéliennes jouxtent les localités palestiniennes.
Deux Israéliens ont été tués et deux blessés, dont l'un est dans un état critique, a dit un porte-parole de l'armée, le lieutenant-colonel Jonathan Conricus. L'armée n'a pas confirmé la mort deux soldats, mais un photographe de l'AFP a vu sur place deux corps en uniforme.
Le tireur a pris la fuite en voiture en direction de Ramallah, désormais bouclée par les forces israéliennes, a dit le porte-parole.
La promesse de Netanyahu
Les faits se sont produits non loin des lieux de l'attaque du 9 décembre selon un mode opératoire très semblable et qui a coûté la vie à un bébé israélien. Un individu dans une voiture avait tiré sur des Israéliens attendant à un arrêt de bus à l'entrée de la colonie d'Ofra. Parmi les sept blessés, une jeune femme de 21 ans, enceinte de sept mois.
Après le transfert de la jeune femme à Jérusalem, les médecins ont accouché prématurément son bébé pour tenter de le sauver et les Israéliens ont guetté anxieusement les nouvelles de l'hôpital jusqu'à l'annonce mercredi du décès du petit garçon.
Les proches et une foule accablée ont enterré le bébé à Jérusalem au cimetière du Mont des Oliviers. Grièvement blessée, la mère est dans un état stable, selon l'hôpital.
"Nous trouverons les tueurs", avait promis le Premier ministre Benjamin Netanyahu en annonçant la mort de l'enfant.
Quelques heures après, les forces israéliennes ont annoncé avoir abattu Salah Omar Barghouthi, 29 ans, près de Ramallah alors qu'il tentait selon elles de prendre la fuite.
Elles n'ont pas précisé s'il était le tireur ou un complice, et ont dit avoir arrêté un nombre indéterminé de personnes.
Depuis dimanche, les forces israéliennes ont employé les grands moyens, allant jusqu'à procéder à des descentes dans les locaux du ministère palestinien des Finances et de l'agence officielle Wafa, à Ramallah.
Après une traque de deux mois, elles ont aussi fini par localiser Achraf Naalwa, auteur selon elles d'une attaque qui a tué deux Israéliens dans la zone industrielle de Barkan (nord de la Cisjordanie) le 7 octobre.
"Ni sécurité, ni stabilité"
Achraf Naalwa a été abattu au cours de son arrestation et était sur le point de perpétrer une nouvelle attaque, selon la sécurité intérieure israélienne.
Des images des lieux, dans le camp de réfugiés d'Askar à Naplouse, montrent un appartement criblés de balles et des trainées de sang dans les marches.
Alaa Alian, un voisin, a raconté avoir entendu des explosions, des tirs et des cris. "Puis ils ont commencé à parler à quelqu'un et lui ont dit de la fermer. Puis ils ont envoyé les chiens et commencé à tirer", a-t-il rapporté.
Entre la Cisjordanie et Jérusalem-Est, plus de 600.000 colons israéliens mènent une coexistence souvent conflictuelle avec trois millions de Palestiniens. La colonisation est illégale au regard du droit international.
Après l'attaque de dimanche, M. Netanyahu avait assuré que les assaillants cherchaient à pousser les Israéliens à partir, mais qu'il poursuivrait la colonisation.
En revendiquant les attaques, les Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, ont affirmé dans un communiqué: "L'ennemi ne doit rêver ni de sécurité, ni de stabilité en Cisjordanie".
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