Lors d'une courte audience publique, le président du tribunal de grande instance a homologué cette peine proposée par le Parquet national financier (PNF) et acceptée par l'entrepreneur dans le cadre d'une procédure de "plaider coupable", une "comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité" (CRPC).
Cette peine ne sera pas inscrite au bulletin numéro 2 de son casier judiciaire.
Les avocats de l'homme d'affaires de 78 ans n'ont pas souhaité faire de commentaires à l'issue de l'audience.
Au coeur de l'affaire qui avait fait tomber François Fillon, candidat de la droite parti favori dans la course à l'Elysée en 2017, les soupçons d'emplois fictifs de son épouse Penelope et de ses enfants quand ils étaient ses assistants parlementaires.
Mais les investigations, achevées depuis mi-octobre, portaient aussi sur les salaires - 3.500 euros net par mois - touchés de mai 2012 à décembre 2013 par son épouse pour un emploi à la "Revue des deux mondes", propriété d'un homme d'affaires proche de François Fillon, Marc Ladreit de Lacharrière, patron de la société Fimalac.
Penelope Fillon, soupçonnée d'y avoir bénéficié d'un emploi de complaisance, n'avait publié sur cette période que deux notes de lecture, assurant par ailleurs avoir assumé un rôle de conseiller auprès de M. Lacharrière.
M. Lacharrière, qui avait été mis en examen le 12 mai 2017 pour abus de biens sociaux, a reconnu avoir rémunéré "de manière excessive" Penelope Fillon en 2012, puis pour des prestations "fictives" en 2013, pour un total de 135.000 euros environ.
"Je regrette beaucoup, pendant cette période, de n'avoir pas suivi suffisamment bien les travaux de Penelope Fillon", a-t-il déclaré.
Ce "plaider-coupable" vient mettre à mal la défense du couple Fillon, qui depuis le début de l'affaire a toujours réfuté le caractère fictif des emplois de Penelope Fillon à l'Assemblée et dans cette revue.
Mis en examen notamment pour "détournement de fonds publics" et "complicité et recel d'abus de bien sociaux", François Fillon attend désormais les réquisitions du PNF et la décision des juges de le renvoyer ou non en correctionnelle au côté de son épouse et de son ancien suppléant parlementaire Marc Joulaud.
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