La veille, le mouvement avait pris de l'ampleur au cours de la journée, avec 450 établissements perturbés, selon un décompte officiel communiqué en fin de journée.
Ce mouvement, qui proteste notamment contre la réforme du bac, la plateforme d'accès à l'enseignement supérieur Parcoursup et le service national universel (SNU), est né la semaine dernière dans le sillage de la colère protéiforme des "gilets jaunes".
Ces blocages s'accompagnent de rassemblements. A Lille, ils sont environ 400 sur la place de la République et beaucoup regrettent qu'Emmanuel Macron n'ait eu aucun mot à leur égard lors de son allocution lundi soir pour présenter des mesures après des semaines de mobilisation des "gilets jaunes".
Même son de cloche à quelques centaines de kilomètres: "Macron n'a pas eu un mot pour nous", a regretté Sacha, un élève du lycée Claude-Fauriel à Saint-Etienne.
La ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal a, elle, déploré mardi "une manipulation" menée par "l'ultragauche" et "certains députés de La France insoumise". Sur Sud Radio, elle a estimé que ce mouvement touchait "un nombre restreint de lycées, 400 au plus fort" sur quelque 2.000 établissements publics.
"Mais ce qui est inquiétant, c'est que c'est tout de suite extrêmement violent", a-t-elle regretté. "On n'est d'ailleurs pas sûr que ça ne concerne que des lycéens. Il y a des bandes qui s'y greffent, et puis il y a une forme de manipulation de la part de groupuscules politiques et de certains partis politiques".
En banlieue parisienne, théâtre de nombreux incidents violents la semaine dernière, la situation est néanmoins "plus calme que la semaine dernière", avec moins d'établissements touchés" en Seine-Saint-Denis, et trois véhicules incendiés à proximité des établissements selon la police. Dans le Val-d'Oise, six lycées sont perturbés. A Paris, deux lycées sont bloqués.
"Prolos de province"
Quelque 300 lycéens se sont dirigés vers le rectorat à Lyon en milieu de matinée, selon la préfecture du Rhône, qui a dénombré sept interpellations dans l'agglomération, notamment pour jets de projectiles à proximité de lycées à Villeurbanne et Saint-Priest.
Un lycéen à Lyon, grièvement blessé à l'oeil lors d'une manifestation la semaine dernière, a porté plainte contre la police pour "violences volontaires", a indiqué à l'AFP son avocat.
A Marseille, une cinquantaine de professeurs ont encadré la manifestation d'élèves. "Notre souci, c'est la sécurité des lycéens" face aux "violences policières", a déclaré à l'AFP un professeur syndiqué à Sud-Solidaires, qui a requis l'anonymat. Pour l'académie de Marseille, dix lycées (sur 195) sont totalement bloqués, selon le rectorat.
A Saint-Etienne, les esprits se sont échauffés avant le début des cours au lycée Etienne-Mimard, avec un feu de poubelle et l'intervention des forces de l'ordre. "On craint qu'ils se fassent mal, ils mettent de l'aérosol dans les poubelles", a dit un policier à bord d'un véhicule banalisé patrouillant aux abords des établissements scolaires, "plutôt calmes" pour l'instant.
Si de jeunes grévistes assument avoir pour objectif de sécher des cours ("on fait grève pour le prix du jus de pomme", s'amuse l'un d'eux), d'autres exposent leurs arguments: "Avec Parcoursup, les prolos de province se font recaler direct, alors que t'es à Henri-IV (prestigieux lycée parisien) avec 9 de moyenne, ça passe", assure Youssouf, mégaphone à la main et autocollant des jeunesses communistes collés sur la veste.
On compte aussi, en milieu de matinée, 24 lycées perturbés dans l'académie de Rennes (dont 12 bloqués), un établissement avec barrage filtrant dans l'académie d'Orléans-Tours, une trentaine de lycées perturbés dans l'académie de Montpellier, deux lycées bloqués en Corse, sept dans l'académie de Nantes.
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