Des marches étaient prévues dans plus de 120 villes en France dans le cadre d'un appel international de dizaines d'associations et syndicats à l'occasion de la Conférence de l'ONU sur le climat qui se déroule en Pologne.
A Paris, un cortège de plusieurs milliers de personnes - dont certaines revêtues de gilets jaunes - a quitté en début d'après-midi la place de la Nation, dans une ambiance familiale, aux cris de "Fin du monde, fin du mois, même combat", et "on est plus chaud, plus chaud, plus chaud que le climat".
Les manifestants devaient rejoindre la place de la République pour un rassemblement voulu festif et non-violent, avec prises de paroles et concert.
Le parcours, initialement prévu entre Trocadéro et le Champs-de-Mars, avait été changé pour l'éloigner du secteur des Champs-Elysées après les heurts de samedi dernier.
En revanche, les organisateurs ont refusé de reporter l'événement, comme le souhait le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, et certaines personnalités et organisations écologistes, comme Nicolas Hulot et le WWF.
"L'explosion du climat comme l'explosion des inégalités sociales sont les deux symptômes d'un même modèle de développement qui abîme l'environnement comme il abîme les femmes et les hommes", a déclaré à l'AFP l'eurodéputé Yannick Jadot, tête de liste d'EELV aux prochaines européennes.
"Consommer moins, consommer mieux"
A Lyon, 7.000 personnes selon la préfecture et "au moins 10.000" selon les organisateurs ont pris part au cortège, entre la place Jean Macé et les berges du Rhône, dont plusieurs dizaines de "gilets jaunes". "Il n'y a pas d'opposition entre fin du monde et fin du mois", a dit à l'AFP l'un d'entre eux, Pierrick Hartmann
A Marseille, plusieurs milliers de manifestants pour le climat ont été rejoints dans le calme sur le Vieux Port par des "gilets jaunes" qui manifestaient dans la matinée.
Derrière plusieurs pancartes jaunes et vertes, les manifestants réclament "une transition écologique et solidaire". "Notre Marche est citoyenne et ouverte à tous, beaucoup de gilets jaunes veulent changer le système", a affirmé Boris Kalin, l'un des organisateurs. "On parle de consommer moins, de consommer mieux, et ça c'est bon pour le social aussi", a-t-il plaidé.
Sophie Moulet, une entrepreneuse qui loue des vélos électriques à Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence) est venue avec un gilet jaune siglé France Insoumise, et un bonnet vert surmonté d'une abeille en peluche : "Je suis ça à la fois !" s'est-elle amusée.
Mélenchon à Bordeaux
A Bordeaux, réunis autour du Miroir d'eau, quelques centaines de manifestants ont entamé une marche dont la parcours avait été dévié pour ne pas risquer de rencontrer celle des "gilets jaunes".
Autour d'un grand globe sur lequel était inscrit "unis pour le climat", certains étaient pourtant venus pour les deux causes, comme Stéphanie Faverau, 24 ans, de Talence: "Je suis là pour défendre la nature et les droits de l'humain. … Il faudrait un peu plus d'égalité sur la répartition de l'argent."
Jean-Luc Mélenchon, présent à Bordeaux pour la Convention de la France Insoumise, est venu se glisser parmi les manifestants pour le climat. "On soutient les deux démarches (climat et "gilets jaunes", ndlr). (...) on ne peut avoir de justice climatique sans justice sociale, c'est une évidence aujourd'hui", a indiqué Loic Prud'homme, l'un des cinq députés "insoumis" l'accompagnant.
Pendant ce temps, le président américain Donald Trump a critiqué une nouvelle fois samedi l'accord de Paris sur le climat, estimant que le mouvement des "gilets jaunes" en France était la preuve que cet accord "ne marche pas" et affirmant, sans preuves, que des manifestants scandaient "Nous voulons Trump".
La précédente marche pour le climat organisée en France, en octobre, avait rassemblé plusieurs dizaines de milliers de manifestants dans le pays, dont 14.500 à Paris selon un comptage réalisé par le cabinet Occurence. Celle du mois de septembre avait rassemblé 115.000 participants dans toute la France, selon les organisateurs, dont 18.500 à Paris selon la préfecture de police (50.000 selon les organisateurs), peu après la démission de Nicolas Hulot du gouvernement.
burs-fpo/alu/nm
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