Les détails des accusations de la justice américaine, qui demande l'extradition de Meng Wanzhou, ont été révélés alors que la responsable de Huawei comparaissait lors d'une audience de remise en liberté devant un juge de Vancouver.
Meng Wanzhou est soupçonnée d'avoir menti à plusieurs banques au sujet d'une filiale de Huawei afin de pouvoir accéder au marché iranien entre 2009 et 2014 en violation des sanctions américaines.
Mme Meng aurait personnellement nié auprès de banquiers américains tout lien direct entre Huawei et la société Skycom, alors qu'en fait "Skycom c'est Huawei", selon l'avocat du gouvernement.
La dirigeante est notamment accusée de "complot d'escroquerie au détriment de plusieurs institutions financières", un chef d'accusation passible de plus de 30 ans de prison, a-t-il poursuivi.
Le représentant du gouvernement s'est opposé à la remise en liberté conditionnelle de la dirigeante de 46 ans, estimant qu'elle risquait d'en profiter pour tenter de fuir le pays.
L'annonce de l'arrestation de Mme Meng quelques jours après la trêve dans la guerre commerciale entre Pékin et Washington, a provoqué la colère des autorités chinoises, qui ont immédiatement exigé sa remise en liberté.
"Nous exigeons des deux parties (Canada et Etats-Unis) que des clarifications nous soient fournies au plus vite quant aux motifs de cette détention", a martelé jeudi le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Geng Shuang.
Il a demandé la remise en liberté "immédiate" de Meng Wanzhou, fille de Ren Zhengfei, fondateur de Huawei en 1987 et ancien membre de l'armée chinoise.
Pour pouvoir être remise en liberté, la directrice financière de Huawei doit s'engager à séjourner dans un lieu privé et sécurisé à ses frais, sous surveillance électronique, dans l'attente d'une décision sur son extradition.
Ce processus, dans le cadre d'un accord bilatéral entre les Etats-Unis et le Canada, peut prendre des mois voire des années avant d'aboutir, en raison des nombreuses possibilités d'appel. La décision finale reviendra au ministre canadien de la Justice.
Face aux critiques de la Chine, avec laquelle le Canada tente de renforcer les liens commerciaux, le Premier ministre Justin Trudeau a assuré que la décision d'arrêter la dirigeante chinoise avait été prise par la justice canadienne, à la demande de la justice américaine, sans aucune intervention politique d'Ottawa.
Attitude de "voyou"
"On a été avisé du processus judiciaire quelques jours avant que l'arrestation soit faite", a reconnu jeudi M. Trudeau. Toutefois, "il n'y a pas eu d'intervention politique dans cette décision car nous respectons l'indépendance du système judiciaire", a-t-il insisté. "Je n'ai pas eu de discussions avec mes homologues chinois à ce sujet".
La Maison Blanche était également prévenue de cette arrestation, survenue le jour même où le président Donald Trump dînait avec son homologue Xi Jinping, a confié à la radio NPR le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, John Bolton.
La rencontre samedi entre les présidents américain et chinois s'était conclue par l'annonce d'une trêve dans la guerre commerciale sino-américaine.
Vendredi, la presse chinoise a dénoncé l'attitude de "voyou" des Etats-Unis, destinée selon elle à contenir les ambitions technologiques du pays asiatique.
"De toute évidence, Washington a recours à cette misérable attitude de voyou car il ne peut stopper la progression de Huawei sur le marché de la 5G", dénonce ainsi la quotidien Global Times, au ton souvent nationaliste.
Les produits Huawei sont utilisés par des opérateurs téléphoniques dans le monde entier, notamment en Europe, en Afrique et au Canada. Mais le groupe connaît des déboires aux Etats-Unis, où il a été banni des projets d'infrastructures pour des raisons invoquées de sécurité nationale et de craintes d'espionnage au profit de Pékin.
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