"Il y a eu moins de lycées impactés qu'hier", estime-t-on au ministère de l'Education, sans donner de chiffres précis. Mardi, 200 établissements, soit environ 5% des lycées français, avaient été perturbés ou bloqués.
La rue de Grenelle observe en revanche "davantage de violences concentrées dans des grandes villes comme Marseille, Lyon, et dans une moindre mesure Bordeaux et Créteil". C'est une "violence qu'on n'a jamais vue", a assuré le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer sur France Info.
Mercredi matin, un lycéen de Saint-Jean-de-Braye (Loiret) a été hospitalisé après avoir été "touché au front" par des tirs policiers de balles de défense en marge des manifestations, selon le parquet.
A Garges-lès-Gonesses (Val-d'Oise), un élève de 17 ans a, lui, été légèrement blessé à la mâchoire pendant que les policiers se faisaient caillasser devant le lycée Simone-de-Beauvoir, autour duquel cinq personnes ont été interpellées, selon une source policière. Il devrait sortir de l'hôpital mercredi avec des points de suture, selon cette source.
"Des lycéens sont aujourd'hui à l'hôpital à cause des violences de policiers", a dénoncé Louis Boyard, à la tête du syndicat lycéen UNL, après avoir été reçu mercredi au cabinet de M. Blanquer.
Le gouvernement "a créé une colère dans les lycées, aujourd'hui lui seul peut l'apaiser en accédant à nos revendications. Il y aura des morts s'il ne fait rien", a-t-il redouté.
L'âpreté de cette mobilisation lycéenne, réveillée par la protestation des "gilets jaunes", commence à inquiéter, alors que des syndicats lycéens appellent à maintenir la pression et à intensifier le mouvement jeudi par une "mobilisation générale" et vendredi avec une manifestation à Paris.
Ils appellent à l'abandon des réformes du lycée, du bac, de la voie professionnelle et de la loi ORE, introduite l'an dernier pour l'entrée à l'université et instituant la plateforme controversée Parcoursup.
Jets de cocktails Molotov
Perturbations, blocages: les rassemblements autour des lycées ont concerné une quarantaine d'établissements en banlieue parisienne, selon des sources concordantes. Certaines manifestations ont été émaillées par des incidents: feux de poubelles, barricades et quelques voitures brûlées ou dégradées, notamment.
Une trentaine de personnes ont été interpellées dans le Val-d'Oise, selon le parquet. Dix personnes l'ont été en Seine-Saint-Denis, où un véhicule a été incendié, selon la préfecture, et neuf autres en Essonne, notamment pour jets de projectiles à Bondoufle où une centaine de jeunes s'étaient réunis, selon des sources proches du dossier.
De violents incidents ont éclaté mercredi matin près de deux lycées de Mantes-la-Jolie (Yvelines) avec des jets de cocktails Molotov sur les forces de l'ordre et des bonbonnes de gaz lancées dans des poubelles en feu.
À Paris, quatre policiers ont été blessés et cinq personnes interpellées pour dégradations et jets de projectiles aux abords du lycée François-Villon (XIVe arrondissement), selon une source policière.
Tout en disant comprendre "l'inquiétude légitime de la jeunesse", la fédération Peep de parents d'élèves a condamné les violences et dénoncé "les amalgames" entre les revendications des "gilets jaunes" et des lycéens.
Des rassemblements ont également eu lieu dans les universités Paris 3-Censier et Paris-1 Tolbiac, signe d'une extension de la mobilisation lycéenne à des universités. À Tolbiac, l'assemblée générale des étudiants a voté la "poursuite du blocage du site" au moins jusqu'à vendredi.
À Marseille, une boutique de luxe a été dégradée et partiellement pillée en marge d'une manifestation lycéenne, a constaté un journaliste de l'AFP.
A Bordeaux, plus de 300 lycéens ont de nouveau manifesté dans le centre-ville mercredi, certains mettant le feu à quelques poubelles, avant d'être dispersés par les CRS, selon un journaliste de l'AFP.
emd-rfo-ito-burs/jt/nm
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