Si la manifestation des Gilets jaunes à Caen (Calvados) le 1er décembre 2018 s'est globalement déroulée paisiblement, des tensions semblent apparaître au sein du mouvement, entre partisans d'un dialogue avec l'État d'un côté, et manifestants plus radicaux de l'autre. Chloé Tessier, l'une des modératrices du groupe Facebook "Les automobilistes de Normandie en colère" a d'ailleurs déposé une main courante après avoir reçu des menaces et parle d'un "harcèlement" sur les réseaux sociaux.
Un représentant "au passé trouble"
Lors du rassemblement du 1er décembre, la jeune femme, qui tentait de prendre la parole, a dû être exfiltrée, en raison de la tension qui montait parmi la foule. Un certain Patrick Bunel aurait alors profité de la situation. "Il y a eu des débordements et des problèmes techniques pendant la marche. On n'a pas pu tenir l'assemblée", confie Chloé Tessier.
Capture d'écran facebook Gilets jaunes @ caen - DR
Sur les réseaux sociaux, Patrick Bunel explique avoir été désigné porte-parole avec Chloé Tessier, ce que conteste formellement l'intéressée. "C'est un usurpateur. Il utilise mon nom et mon image. Et comment se faire entendre de 3000 personnes sans mégaphone, sans micro ? Comment faire une élection ?", demande la jeune femme, qui évoque "le passé trouble" de Patrick Bunel, ancien membre du DPS, le service d'ordre du Rassemblement National (ex-Front National), ancien proche de Bruno Mégret, et accusé d'avoir produit de fausses factures et d'avoir détourné des objets lorsqu'il était à la tête du musée Airborne de Sainte-Mère-Eglise, avant d'être relaxé par la Cour d'appel de Caen.
Patrick Bunel, qui est lui à la tête d'un autre groupe Facebook "Gilets jaunes @ caen Facebook" a en tout cas pu rencontrer le maire de Caen, Joël Bruneau, à qui il s'est présenté comme "un des représentants des Gilets jaunes", selon l'élu. "Il m'a apporté un document validé semble-t-il par l'assemblée générale improvisée. Il m'a demandé de relayer auprès du gouvernement la demande du carburant à 1 euro le litre. J'ai écouté et je transmettrai."
Patrick Bunel (au centre), pose avec le maire de Caen Joël Bruneau. - DR
Joël Bruneau assure qu'il ne connaissait pas le passé du Gilet jaune avant de le recevoir. "Mais on avait vu qu'il avait été interviewé par France 3". Une affaire complexe qui montre en tout cas la difficulté pour les Gilets jaunes de se structurer, et un type de mobilisation totalement nouveau, où les leaders semblent être avant tout des modérateurs de pages Facebook.
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